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Face à la hausse généralisée des prix des produits de première nécessité, le Conseil national de la société civile (CNSC) est monté au créneau, jeudi, pour interpeller les autorités et les mettre en garde contre l’accentuation de la précarité, source de tension et de menace pour la paix sociale.

Pour dénoncer la cherté de la vie, ils ont choisi le premier jour du ramadan, mois sacré, de pardon et de dévotion. Et ils étaient tous là, Badou Samounou du Regroupement pour la défense des consommateurs ( Redecoma ), Coulibaly Salimata Diarra de l’Association des consommateurs du Mali ( Ascoma ), M. Dienta du Conseil national des personnes âgées, M. Tékété de l’AMDH, Sékou Soumano de l’Association des parents d’élèves, Dr. Mariam Maïga , etc. Avec une seule phrase : trop c’est trop !

« A Gao, aujourd’hui le kilo de la viande se vend entre 1750 et 2000 F CFA, le poisson à 2000 F le kilo, un poulet entre 2000 et 2500 F, la pintade est à 5000 F, un quartier de mouton est vendu, hors pesée, entre 2000 et 3000 F CFA. A Bamako, le kilo de gimgimbre est passé de 850 F à 1750 F, le dah de 800 à 1800 F, le sac de 50 kilos de Laicran de 22 500 à 31 000 » , a attaqué le président du Conseil national de la société civile Bouréïma Allaye Touré.

« Nous nous inquiétons , a-t-il poursuivi, de cette situation car dans la conjoncture actuelle où le mois de ramadan et la rentrée scolaire coïncident, toute hausse démesurée des prix des produits devient fortement préjudiciable au pouvoir d’achat des populations ».

Comme au Niger

Son collègue de l’ Ascoma, Salimata Diarra, a affirmé ne pas comprendre cette situation, compte tenu des assurances données par les plus hautes autorités sur la stabilité des prix et les exonérations de droits et taxes sur certains produits importés comme le lait en poudre, l’huile, le riz.

« Il y a une volonté politique qui ne fonctionne pas ou qui ne joue pas son rôle. Il faut que les autorités prennent réellement en main les problèmes de consommateurs » , a enfoncé Badou Samounou du Redecoma . Le vieux Dienta du CNPA a dit : « Nous subissons et nous n’allons pas accepter de subir éternellement ».

Menace ou simple avertissement ? Toujours est-il que le président du CNSC a indiqué « nous pensons que tout ce qui détériore le pouvoir d’achat du consommateur accentue sa précarité et devient par la même source de tension, donc une menace pour la paix sociale » . M. Touré a appelé au sens de responsabilité et du devoir des autorités du pays pour la défense des intérêts des consommateurs.

Les conférenciers ont également appelé à l’esprit de patriotisme et de solidarité des opérateurs économiques qui « doivent comprendre que la course effrénée du gain à court terme risque d’accentuer les tensions sociales et de nuire à leurs intérêts à moyen et long terme ».

L’ambition du CNSC est de former un groupe de pression, comme au Niger, pour défendre les intérêts des consommateurs. Il a déjà entrepris une tournée d’échange dans toutes les communes du district avec tous les acteurs impliqués afin de trouver des solutions à cette folie des marchés.

Sidiki Y. Dembélé

17 septembre 2007.