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Nous annoncions (le lundi dernier) le départ, du RPM, des responsables et militants de toute la sous-section de Kati, légalement constituée et pilotée par le 1er Adjoint du Maire, Békaye Traoré, suite à la tentative de prise en otage du parti par Djibril Dicko et Oumou Traoré, respectivement Secrétaire Général et Secrétaire Générale Adjointe de la section RPM de Kati.

Cette crise qui vient de déboucher sur la démission collective de Békaye Traoré et ses compagnons bât le record de longévité, par rapport aux autres crises qu’aura connu le parti, puisqu’elle remonte aux élections communales de 2004. Autrement dit, cela fait quatre ans que le Secrétaire Général de la section de Kati et son Adjointe obstruent la bonne marche du parti.

Cela fait quatre ans également que le Bureau Politique National (BPN) du parti se montre incapable de gérer cette crise par la restauration de l’ordre et de la discipline dans les rangs de Tisserands à Kati. Car à l’analyser de près, cette crise aurait du connaître, depuis belle lurette, son épilogue, n’eut été la négligence avec laquelle les responsables du parti l’ont traitée.

Malgré tout, la Secrétaire Générale Adjointe de la section RPM de Kati, Mme Oumou Traoré, maintient mordicus que le parti ne souffre d’aucune crise dans ladite localité. Selon elle, il y a plutôt des gens qui, depuis 2004, n’arrivent pas s’imposer dans le parti.

Pire, (toujours selon Oumou Traoré), ces gens-là n’ont rien fait pour le parti, tout comme leur départ ne saurait aucunement “mettre le RPM dans un état de totale déconfiture”. Il n’en demeure pas moins que les cadres du RPM refusent d’ausculter certaines situations susceptibles d’affaiblir le parti.

Pour rappel, dans l’affaire Housseyni Guindo “Poulo”, l’autre haut cadre du parti, M. Bakary Konimba Traoré s’était illustré dans le même sens à Sikasso où il avait rencontré de sérieux problèmes. Cela est d’autant plus vrai que des responsables du BPN, qui voudraient parvenir à un arrangement, se seraient entretenus avec le Sécrétaire Général Adjoint du bureau démissionnaire, M. Fousseyni Kanouté.

Mieux, c’est le Secrétaire politique du RPM en personne, M. Nancoma Keïta, en compagnie d’autres responsables du Bureau Politique National du parti – dont le président de la Commission de discipline-, qui aurait, par la suite, une rencontre avec Békaye Traoré et ses camarades. Si l’information s’avère fondée, quel pourrait être le sentiment de la Secrétaire Générale Adjointe de la section de Kati, dans cette affaire ?

Toujours est-il qu’il est très curieux, voire incompréhensible, de constater, autour de l’affaire, autant de conciliabules virant au “ballet diplomatique”, et autant de dépense d’énergie pour prier des “gens qui n’ont rien fait pour le parti”, comme l’a attesté Mme Oumou Traoré. Toutes les parties concernées feraient alors mieux de revoir leurs positions respectives.

D’autant plus que les émissaires du parti veulent tout entendre, sauf la démission de Békaye Traoré et ses camarades, eux qui, selon bien des militants, constituent le noyau dur du RPM à Kati. Dans tous les cas, les pourparlers continuent entre les démissionnaires, les émissaires du BPN, et la pléthore de groupes de médiation engagés par ces derniers pour éviter, au parti, un blocage politique certain à Kati.

Mais au dernier développement de l’affaire, on apprend que les démissionnaires maintiennent le statu-quo, avec toutefois la possibilité de reconsidérer leur position, mais à une seule condition : que le bureau de la sous-section, légalement constituée et pilotée par Békaye Traoré, soit reconnu par le Bureau Politique National.

Du côté de ce dernier, on reste dans une position figée en attendant, dit-on, que le président du parti, El Haj Ibrahim Boubacar Keïta, rentre d’un voyage hors du pays. Tout au moins, la grande tendance va dans la logique de reconnaissance de la sous-section de Békaye Traoré.

Selon des sources proches du BPN du RPM, la légitimité du bureau piloté par le 1er Adjoint du Maire de Kati n’a jamais souffert d’une quelconque ambiguïté. A la question qui est restée sans réponse, c’est celle de savoir pourquoi ce bureau, légalement constitué et reconnu par tous, continue d’être discrédité, voire “traîné dans la boue” (disent certains militants) par Djibril Dicko et la Secrétaire Générale Adjointe de la section, Mme Oumou Traoré…

L ‘absence même d’une opportunité qui pourrait clarifier les positions respectives des bélligérants ne ferait qu’envenimer la polémique. Surtout que selon la tendance favorable aux démissionnaires, Djibril Dicko et la Secrétaire Générale Adjointe de la section remuent ciel et terre pour pouvoir imposer à la tête de la sous-section de Kati, leur protégé, le détenteur du record de la transhumance politique : M. Makan Koné.

Par leur fait, dit-on, toujours du côté des démissionnaires, une coordination fantoche a vu le jour qui, sur la base de faux documents, est parvenue à mettre en place une structure parallèle appelée, elle aussi, sous-section. Par leur fait, le parti ne progresserait point du tout à Kati, à cause d’un bicéphalisme latent qui ne dit pas son nom. Aussi, de nombreux militants Tisserands s’interrogent : de quelles puissances disposent donc Djibril Dicko et Oumou Traoré, pour devenir aussi intouchables au sein du RPM ?

Toujours est-il qu’aux émissaires du BPN à Kati avec, à leur tête, Nancoma Keïta, les démissionnaires ont donné une semaine de délai (et pas plus) pour accéder à leur demande : la reconnaissance du bureau légalement constitué et conduit par Békaye Traoré. Sinon,… leur démission sera notifiée au BPN du parti le 13 Septembre.

Un vrai sale temps donc pour le RPM, pourrait-on constater, même si au sein de certaines instances du parti, on semble faire fi de cette réalité. Pour se donner bonne conscience?…


Adama S. DIALLO

05 Septembre 2008