Le modérateur de la conférence Monsieur Emmanuel
Sagara a, dans un bref exposé, procédé à une
présentation du Projet partenariat pour le
renforcement des capacités des partis politiques
(PPCRPP) avant d’expliquer le but visé par la
conférence-débats.
Le projet, dira-t-il, est une
structure qui oeuvre dans l’accompagnement des partis
politiques notamment par des activités de formation,
de sensibilisation et de diverses autres formes
d’appui.
Quant au but de la conférence-débats, le modérateur
informera qu’elle vise à susciter la réflexion sur
l’aide publique allouée aux partis politiques en
amenant à cerner les forces et les lacunes du
dispositif législatif et reglémentaire qui
l’entourent.
En prenant la parole à la suite du modérateur, le
conférencier Bakary Boré a abordé le thème en le
campant autour de la période du 26 mars 1991 qui,
a-t-il dit, va marquer la vie des partis politiques au
Mali.
Ainsi, il évoquera la Loi fondamentale du pays
c’est à dire la constitution, la charte des partis, le
code électoral et le préambule de la charte des partis
politiques qui, à ses yeux, constituent des éléments
de référence de l’idée de l’aide publique allouée aux
partis politiques.
Pour lui, il est normal que ce
financement soit développé en raison du rôle important
que les partis politiques jouent dans la vie de la
nation. Toutefois, il déplorera la peur bleue que les
partis politiques ont pour l’organisation de
référendum au Mali.
« Les partis ne demandent pas de
référendum par rapport à beaucoup de questions qui
engagent la vie de la Nation » a déclaré le
conférencier.
Le mépris envers les textes
Le conférencier a également, avec des arguments à
l’appui, expliqué toute la responsabilité qui incombe
aux partis politiques maliens dans la violation des
textes. Ces violations ont été citées par le
conférencier comme faisant partie des éléments de
faiblesse du dispositif.
A titre d’exemple, les
montants financiers des partis ne sont pas
généralement exacts dans les déclarations de biens des
partis, la difficulté pour l’Etat de vérifier la
sincérité du bilan financier des partis…
A côté de
ces difficultés considérées comme des insuffisances
décelées au niveau des partis politiques maliens pour
bénéficier de l’aide, il faut signaler, a fait savoir
le conférencier, les enregistrements qui ne se font
pas au quotidien, l’absence de document comptable pour
certains partis, la violation des règles de la
comptabilité régulière… et plus généralement le
manque d’inventaire des biens meubles et immeubles.
A ceux-ci s’ajoutent, selon le conférencier, des
éléments qui peuvent être considérés comme des forces.
Ceux-ci s’articulent autour des notions comme
l’existence de critère de sanction; la
représentativité du parti comme un critère fixe pour
bénéficier de l’aide…
Les responsables des partis se défendent
Les partis politiques doivent assurer la
vulgarisation des textes législatifs et
reglémentaires, procéder à une comparaison de leur
programme et de celui du gouvernement en place, éviter
les querelles de leadership à la tête des partis.
Ce
sont là des propositions que le conférencier a faites
comme des actions à entreprendre pour l’ancrage de la
démocratie.
Du côté de l’Etat, il a suggeré un appui pour que les
partis puissent développer leurs ressources humaines.
Lors des débats, certains responsables politiques
n’ont pas hésité à pointer du doigt l’Etat comme
premier responsable de la mauvaise situation qui est
entretenue.
Pour le président de l’UFDP le colonel Youssouf
Traoré, depuis 1992, régulièrement, moins de la moitié
des partis politiques participe régulièrement aux
consultations électorales.
Il accuse les gouvernements
d’avoir fermé les yeux sur la création des partis.
Mieux, le colonel a affirmé que souvent des
responsables politiques sont encouragés dans l’idée de
création de parti qu’il qualifié de parti farfelu.
Pour lui, même aux élections, ce ne sont pas toujours
les meilleurs qui gagnent. Il a aussi évoqué les
nombreuses charges auxquelles les partis doivent faire
face.
C’est naturellement unanimément que les responsables
politiques présents à la conférence-débats ont affirmé
que le taux de 0,25% du budget national qui est alloué
aux partis politiques est insuffisant.
Laya DIARRA
29 août 2005