A force de lecture, sa soif d’apprendre et son entêtement lui font gravir les échelons. On est aujourd’hui frappé d’étonnement devant la qualité des textes de Fily Dabo Sissoko dont le niveau d’instruction acquis en classe est à cent lieues du baccalauréat.
Qu’il ait pu, avec bonheur et maîtrise, s’essayer à la poésie, à la prose, à l’essai politique et sociologique témoigne de la profondeur du travail accompli et de la volonté de réussir de l’homme.
Ses poèmes en prose, alliant la sensibilité romantique et la clairvoyance naturaliste, sont empreints de la culture malinké (ou khassonké) pleine de mythes, de légendes, de religiosité et de douces superstitions qui font découvrir un peuple mieux que n’importe quel traité ethnographique.
Bien qu’inscrit au programme des lycées au Mali, rares sont les étudiants qui peuvent évoquer Fily Dabo Sissoko en connaisseurs. Il est vrai que ses livres sont rares voire introuvables.
Cependant les circonstances tragiques de sa disparition dans le désert malien comme prisonnier politique en 1964, la volonté politique de le faire passer pour un apatride ont contribué pour beaucoup à reléguer au second rang un homme de lettres d’une remarquable intelligence.
Premier poète soudanais de l’époque contemporaine, les textes de Fily Dabo Sissoko demeurent une source de connaissances infinis pour le chercheur et l’amoureux des lettres.
BIBLIOGRAPHIE :
ROMANS :
LA PASSION DE DJIME – Editions de la Tour du Guet- Paris 1956
POESIES :
POEMES DE L’AFRIQUE NOIR – Editions Debresse, recueil composé de :
FEUX DE BROUSSE
HARMAKHIS
FLEURS ET CHARBONS
LES JEUX DE DESTIN – Editions Jean Grassin – 1970
ESSAIS :
LA POLITESSE ET LES ACTIVITES NOIRS – Bull.Rech.Soudan – 1936
