Au fur et à mesure que la date de la privatisation de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) s’approche, des interrogations mêlées aux inquiétudes fusent de partout. Ainsi, Frank Merceron du Programme de la promotion des filières à Helvetas interpelle la Banque mondiale et le FMI qui ont « poussé le gouvernement à cette privatisation ».
« Quel investisseur va s’entêter à acheter des sociétés qui perdent de l’argent chaque année ? », s’interroge-t-il tout en émettant de sérieux doutes sur l’avenir de la CMDT. Face à la production exceptionnelle de la Chine, la baisse des cours mondiaux, la parité euro-dollar, les subventions américaines, les futurs repreneurs de la compagnie auront du pain sur la planche.
Pour minimiser les dégâts, conseille-t-il, un fonds social devrait être mis en place. Selon lui, les nombreux conférences, tables rondes et séminaires des partenaires techniques et financiers sur le coton n’apporteront aucune solution à la crise de la filière.
Selon le Coordonnateur du programme coton biologique et équitable Sekou Diarra, il est temps d’aller à la phase des débats publics sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
L’assentiment favorable de certains responsables maliens à l’introduction des OGM avec ses risques de contamination, l’incompatibilité des OGM avec les règles de l’agriculture biologique impose un débat de taille entre les autorités, les organisations de la société civile, les producteurs etc.
Tout en saluant la décision des producteurs de la 3e région qui ont rejeté les OGM, Sékou Diarra prône la prudence. Selon lui, la question des OGM se présente comme un train, « nous, les tiers-mondistes, sommes dans les wagons et les mondialistes dans la locomotive. Nous ne les attraperons jamais sauf en cas de déraillement ».
S. Y. D.
07 décembre 2006.