Depuis l’éclatement de la crise ivoirienne en 2002, le centre des transactions commerciales de bétail s’est transporté dans la capitale qui devient de plus en plus un grand carrefour de négoce des bovins.
En effet, la grande majorité des opérateurs économiques du secteur installés en Côte d’Ivoire se sont transportés sur Bamako.
Chaque jour, Bamako reçoit des milliers de têtes en provenance des régions dont une partie est consommée sur place, le surplus est exporté vers le Sénégal.
Selon Yaya Konaté, directeur régional des produits de l’industrie animale et la pêche du district,
ces différentes transactions, génèrent environ 1,5 milliard de Fcfa toutes les semaines, avec plus de 60 000 kg de viande qui sortent de l’abattoir frigorifique et de l’abattoir de Sabalibougou, plus de 500 têtes de bovins, environ 15 000 têtes par mois sont abattues.
Selon Yaya Konaté, ses services ont répertorié une dizaine de marchés de petits ruminants à Bamako en plus des « Garbales ».
Le facteur de la croissance démographique de la capitale, avoisinant les deux millions d’habitants, contribue à cela, a estimé Mr Konaté.
De même, Bamako et ses six communes, ainsi qu’une partie du territoire administrativement gérée par la région de Koulikoro, deviennent des zones de production par excellence.
Bamako est entourée de fermes agricoles qui élèvent des bovins. Les services de la direction régionale des produits de l’industrie animale et la pêche du district ont répertorié environ 10 000 concessions rurales autour de Bamako dont la quasi-totalité des propriétaires sont des résidents de la capitale.
Cette zone, explique Mr Konaté, renferme plus de 30 000 têtes de bovins et produit, environ la même quantité de lait par jour. Environ le quart de cette production est transporté vers les unités de transformation laitière de la capitale, en particulier « Mali Lait » et le reste est écoulé à l’état brut sur le marché.
Le développement de la productivité du cheptel dans le district, s’explique selon Yaya Konaté,, par l’amélioration génétique des races locales grâce à la technique de l’insémination artificielle, à l’amélioration de la qualité de l’alimentation, ainsi qu’au suivi sanitaire régulier des animaux à travers les vétérinaires indépendants.
Autour des marchés de bétail, une gamme variée d’activités lucratives est apparue. En effet, le secteur crée des emplois pour les jeunes vétérinaires, les vendeurs d’aliments de bétail. Cependant, ces marchés selon Mr Konaté, sont dans une insécurité foncière qui met en péril la politique de développement de la filière bovine.
Mr Konaté, estime que c’est une erreur de mettre les petits ruminants sur le même registre que les bovins.
De par la masse physique des boeufs, ces animaux peuvent être exposés en dehors de la ville. Cependant, pour les petits ruminants, des parcs peuvent être aménagés dans les marchés en vue de les rapprocher des consommateurs, car, ceux-ci, contrairement aux bovins, sont très fortement demandés : dans le circuit des abattages contrôlés, environ 800 à 1000 têtes sont abattus tous les jours à Bamako.
Pour Mr Konaté, les autorités municipales doivent prévoir dans les schémas d’aménagement des équipements marchands des espaces pour la vente des petits ruminants tout comme c’est le cas pour la volaille.
27 septembre 2006.