Partager

Le Mali possède à l’heure actuelle plus de 30 millions de têtes (bovins, ovins et caprins). Un score qui le place à la tête des plus grands exportateurs de bétail dans la sous région. Le pays participe pour environ 80 % dans l’approvisionnement de la Côte d’Ivoire en bétail. A l’approche de la fête de la Tabaski et des fêtes de fin d’année, les exportateurs hésitent à choisir la Côte d’Ivoire comme destination pour écouler leurs marchandises. Pour cause de taxes trop élevées à l’exportation et des tracasseries routières, qui annihilent tous leurs efforts à rentabiliser leur commerce.

Récemment, face à la Presse, Ouattara Daouda, Président de la Fenacofvi (Confédération Nationale des Coopératives de la Filière Bétail et Viande de Côte d’Ivoire) a déclaré que « les commerçants ivoiriens de la filière ont versé une caution de 660 millions aux principaux pays de l’hinterland qui ravitaillent le marché à bétail leur marché, à hauteur de 500 millions pour le Mali, 20 millions au Niger et 140 millions au Burkina Faso ». Faux, rétorque le patron de Badenko, Hassane Draméra, qui trouve que « c’est du bluff, de la publicité gratuite montée de toute pièce par Ouattara Daouda, pour se faire valoir… ».

De quoi s’agit-il ?

Du 08 au 17 Octobre derniers, une délégation de la Fenacofvi, conduite par son Secrétaire Général M. Bony Roger, a séjourné dans les trois pays qui alimentent la Côte d’Ivoire en bétail. Selon les responsables de la Confédération, l’objectif de cette tournée était de rencontrer les exportateurs de ces pays, pour les convaincre à venir ravitailler le marcher ivoirien en bétail pour la Tabaski et les Fêtes de fin d’année. Ceux-ci, inquiets des tracasseries dont ils sont objet dans le pays, avaient commencé à regarder vers d’autres destinations pour écouler leurs marchandises.

Pour rendre compte de leur mission, le Président de la Fenacofvi a donné un point de presse au siège de cette structure à Port Bouët. Devant les journalistes, il a déclaré « qu’il s’agissait pour cette délégation de rencontrer les exportateurs de bétail de ces pays, afin de les rassurer sur les dispositions prises par l’Etat de Côte d’Ivoire pour le ravitaillement de ses marchés en protéine animale pour les fêtes à venir ». Il révéla ensuite que pour inciter ceux-ci à ravitailler convenablement le marché ivoirien, « les commerçants ivoiriens ont versé des cautions aux différents exportateurs de ces pays de l’hinterland, à savoir 140 millions au Burkina Faso, 500 millions au Mali et 20 millions au Niger ».

« Ce sont des allégations mensongères », réplique le PDG de Badenko, Hassane Draméra. « Ils n’ont rien remis aux Maliens, Burkinabé et Nigériens. Ce sont là que des mensonges », martèlent-il. Ces gens là, en mal de publicité, s’agitent parce qu’ils profitent illégalement des taxes surélevées sur chaque camion de bétail rentrant sur le sol ivoirien, dénonce- t-il. Avant de relever que ce sont eux qui sont à la base de la déserte du marché ivoirien du bétail par les exportateurs de l’hinterland ». Très impliqué dans le domaine de la filière bétail, Draméra revient, lui aussi, d’une mission très fructueuse, conduite par le Ministre ivoirien du Commerce, Yapo Calice, dans la Capitale malienne. Au cours de cette mission, le Ministre Malien de l’industrie des Investissements et du Commerce, selon lui, a rassuré la partie ivoirienne par rapport au ravitaillement du marché en bétail, non sans ajouter que tous les animaux seront visités avec un certificat sanitaire avant d’être exportés vers la Côte d’Ivoire.

Tel un justicier, le patron de Badinko, apparaît aux yeux des exportateurs de bétail de la sous-région comme celui qui a permis de ramener les taxes sur les camions de 700.000 Fcfa à 300.000Fcfa, tout en permettant aux consommateurs ivoiriens d’avoir le bétail à moindre coût sur le marché.

De Gildas, correspondant du Républicain à Abidjan

29 Octobre 2010.