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Comme on pouvait s’y attendre, la question du fichier électoral est revenue dans les échanges entre les porte-paroles du candidat Amadou Toumani Touré et les journalistes. C’était au cours d’une conférence de presse animée, mardi dernier à DFA Communication, par Me Mountaga Tall du Cnid, Pr. Tiémoko Traoré de l’Adéma, Pr. Amadou Touré de l’UMP et Souleymane Koné du Mouvement citoyen.

Pour les intervenants, s’il y a problème dans le fichier électoral, il faut le rechercher bien avant l’arrivée d’ATT au pouvoir. Ainsi, Me Tall a rappelé que le fichier, aujourd’hui contesté par le Front pour la démocratie et la République (FDR), est issu du Recensement administratif à caractère administratif (Race) de 2001. Pour lui, il faut vraiment vouloir chercher un pou sur une tête rasée pour s’en prendre à la mouvance présidentielle sur cette question.

Surtout que toutes les parties ont eu la latitude de s’assurer de la validité du fichier ne serait-ce qu’à travers les différentes commissions administratives dans lesquelles les partis sont impliqués depuis le niveau communal. Demander un audit du fichier électoral à la veille des élections, serait tout simplement exiger leur report. « Si telle est la volonté du FDR, il doit avoir le courage de le dire ouvertement et de l’assumer », a déclaré l’un des conférenciers.

En 2001, le Race avait déterminé près de 5 746 202 électeurs. Et cette année, nous nous sommes à 6 884 524, soit près de 1 000 100 électeurs de plus. « Il n’y a donc rien d’anormal dans ce chiffre qui peut même paraître en-dessous de la réalité », s’est défendu Me Tall.

Pour lui et ses camarades, la fiabilité d’un fichier électoral repose sur plusieurs critères dont le plus important est sans doute la régularité de l’état civil. Ce qui est loin d’être un acquis dans notre pays où, selon Me Tall, seulement 30 % de décès sont déclarés et 60 % des naissances enregistrés. Ce qui pose problème au niveau des radiations et des inscriptions au fichier électoral.

Ce qui fait dire à Tiémoko Sangaré et Amadou Touré qu’il faut relativiser le taux de participation à nos élections, surtout que l’inscription est automatique et non volontaire.

Moussa Bolly

19 avril 2007.