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Toutes les sections syndicales affiliées aux treize ordres syndicaux que compte la centrale syndicale étaient là pour commémorer la Fête du travail. Le défilé a duré plus de deux heures.

La commémoration du 1er Mai intervient, cette année, dans un contexte international difficile avec la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. L’UNTM entend apporter sa contribution pour supporter cette passe difficile. « Les enjeux de la période que nous vivons nous font l’obligation de tenir compte de l’exacte mesure des événements qui se passent. Nous pouvons être fiers des résultats auxquels nous sommes parvenus dans différents domaines de la vie économique et sociale. Nous réaffirmons notre attachement au dialogue« , a déclaré le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité.

Parlant des acquis, Siaka Diakité citera, entre autres, l’augmentation des salaires de 5% en 2008 et en 2009, la diminution du taux de l’ITS, la relecture du décret instituant le service minimum, l’exécution du contenu de l’accord intervenu entre le gouvernement et l’UNTM en faveur des partants volontaires à la retraite, la relecture des conventions collectives de certains secteurs d’activité et la tenue du forum national sur les prix des produits de première nécessité.

Pour un dialogue franc et sincère :
« La flambée du prix du pétrole, la crise alimentaire singulièrement celle des céréales dont le riz, provoquent ça et là des scènes de révolte. Malheureusement, il est à craindre que cette situation persiste car aucune solution durable ne se dessine. Au Mali, le contexte est aujourd’hui marqué par la répercussion de ces crises sur l’économie nationale, la situation sécuritaire au Nord, la crise de l’école avec des années scolaires qui se chevauchent dans certaines facultés de l’Université« , a noté le patron de l’UNTM, appelant à la solidarité nationale face à ces crises qui hypothèquent sérieusement notre destin commun. Le monde du travail doit assumer sa part de responsabilité dans cette situation. Et selon Siaka Diakité, l’UNTM tient à demeurer dans cette perspective, une force de rassemblement et de propositions.

« Le forum tenu à l’initiative de notre centrale syndicale les 26 et 27 décembre 2007 sur les produits de première nécessité tarde à connaître les succès attendus des justes recommandations formulées. Il y a pourtant urgence, car nous ne sommes pas à l’abri des émeutes de la vie chère« , a-t-il poursuivi.

Prenant acte de la volonté du gouvernement de faire de notre pays une puissance agricole, l’UNTM affirme sa détermination à soutenir toute politique de développement endogène. A condition qu’elle soit une volonté politique soutenue et ferme.

De l’école malienne, Siaka Diakité dira qu’elle est malade de la démission de ceux qui ont en charge son administration. « Les années scolaires se chevauchent avec les formations au rabais, le saupoudrage, le colmatage. Le temps est venu d’engager une politique hardie et clairvoyante pour sauver notre école. L’école doit être mise à l’abri des choix mal inspirés de certains bailleurs de fonds. Il faut former des enseignants, réaliser la nécessaire adéquation entre la formation et l’emploi. Notre école a besoin d’un véritable dialogue franc et sincère de tous les acteurs pour un compromis honorable« , a analysé le secrétaire général de l’UNTM.

Pour Siaka Diakité, le temps est venu d’en finir avec la gestion « ambivalente » de la crise au Nord, qui constitue une menace à l’unité nationale. « Nous appelons les pouvoirs publics à s’assumer davantage. Pour notre part, nous réaffirmons notre fidélité et notre attachement à l’unité nationale et à l’intégrité du territoire« , a-t-il assuré.

Profitant de cette manifestation, et certainement de la présence de nombreux membres du gouvernement dont le ministre du Travail, de la Fonction publique et la Réforme de l’État, Abdoul Wahab Berthé, et du président du Patronat, Moussa Balla Coulibaly, les responsables de l’UNTM ont sorti de nouvelles revendications. Ces doléances s’inscrivent en quatre points : la relecture des textes instituant les primes et indemnités et leur adaptation au contexte actuel ; l’élargissement de la prime de zone aux autres secteurs; l’octroi d’avantages fiscaux aux entreprises nationales pour assurer leur décollage économique et la réorganisation de l’économie informelle, en vue de son intégration dans le tissu économique moderne.

M. N. TRAORÉ

02 mai 2008