A la faveur de la commémoration du 1er mai, fête du travail, la confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) a organisé un défilé parade sur la » promenade des Angevins » à Bagadadji. Amion Guindo, secrétaire général du syndicat, a saisi cette occasion pour dénoncer les promesses non tenues du gouvernement.
Cette année, la CSTM a placé la fête du 1er mai sous le signe du respect des engagements, gage de stabilité sociale. Ce thème, vient à point nommé confirmer la lassitude des syndicats des travailleurs face au gouvernement qui ne fait que prendre des promesses sans les honorer.
La CSTM n’entend plus rester passive. Elle exige, désormais, que les choses changent. A cet effet, elle vient attirer l’attention des autorités sur les conséquences que peut engendrer le non respect des promesses sur le climat de confiance entre les parties en négociation. La conséquence de la non tenue des promesses est la frustration chez les syndiqués. Alors, bonjours la violence, l’irrespect et la désobéissance.
Amion Guindo, secrétaire général de la CSTM de déclarer : » le garant de la paix et d’un climat social apaisé se trouve être le respect des autres et le respect de soi à traversées agissements qui favorisent la confiance mutuelle. Les promesses non tenues, des engagements sans lendemain, les échéances non respectées entraînent la frustration, la révolte et l’indignation des partenaires qui se sentent trahis par ceux qui doivent être le reflet et les gardiens de la moralité par leur bonne conduite dans la cité. Nul ne peut présager le comportement de l’homme ou du groupe d’hommes qui sont victimes de trop de frustrations « .
L’orateur de rappeler que de 2005 à nos jours, nombreux sont les accords qui ont été signés entre le gouvernement, le conseil national du patronat malien et la CSTM. Amion Guindo a déploré le fait que tous ces engagements et promesses sont restés sans suite.
Selon lui, l’autorité publique n’est plus respectée. M. Guindo estime que le changement de cette situation passe d’abord par le changement de comportement des premiers responsables. Ainsi, déclare-t-il : « A quels travailleurs allons-nous parler de ponctualité, de travail, ou de productivité alors que nous mêmes en tant que premiers responsables, nous avons banalisé la chose publique, la fonction publique, nous érigeons l’impunité en système. A quel peuple allons-nous parler d’autorité pendant que nous-mêmes folklorisons l’activité autant gouvernementale que parlementaire. Nous déconsidérons l’autorité de la chose jugée et nous entretenons la discrimination en violation de nos lois et règlements« .
S’agissant de l’état de la démocratie au Mali, l’orateur de constater qu’aujourd’hui au Mali, les hommes et les femmes sont incapables de s’assumer, de respecter leurs convictions, leurs engagements. Selon lui, le taux de participation aux élections du 29 avril dernier prouve à suffisance que les Maliens ne croient plus aux politiques, à l’Etat.
Mme Bah Awa Kéïta, ministre de l’Emploi, comme pour répondre au secrétaire général de la CSTM, a donné l’assurance aux travailleurs ‘que l’Etat fera tout pour honorer ses engagements.
A rappeler qu’en prélude à ces interventions, les syndicats constituant la CSTM notamment la Fédération nationale du pétrole, commerce, assurances, banques et établissements financiers (FENAREC), la Fédération de l’éducation nationale (FEN), le Syndicat autonome des personnels des centres de santé communautaire (SYNAP-CSCOM) et le Secteur informel composé de vendeuses de poisson et d’exploitants de sable et gravier, entre autres, ont défilé sous le regard admirateur des ministres Natié Pléa, chargé de la jeunesse et des sports et Mme Bah Awa Kéïta et des populations de Bagadadji, Médina-coura, Missira et Quinzambougou. La fête a été très belle.
Abdoul Karim Koné
02 mai 2007.
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