« Les droits et acquis sociaux des travailleurs immigrés ne doivent et ne peuvent pas passer par pertes et profits dans la balance des négociations opaques pendant que des milliers de vie sont brisées et affaiblies ici et là-bas », telle est la prise de position forte faite par l’Association malienne des expulsés (AME), à l’occasion de la célébration de la fête du 1er mai 2010. « Non aux expulsions, Régularisation de tous les sans papiers et la liberté de circuler », ce sont là les exigences de l’AME dans le cadre de la journée du 1er mai 2010.
Dans une déclaration en date du 30 avril 2010, Ousmane Diarra, Président de l’Association malienne des expulsés, a rappelé que « les droits et acquis sociaux des travailleurs immigrés ne doivent et ne peuvent pas passer par pertes et profits dans la balance des négociations opaques pendant que des milliers de vie sont brisées et affaiblies ici et là-bas ».
Il a aussi indiqué que « la régularisation des Maliens et Maliennes sans papiers, en Europe et ailleurs, est une condition indispensable à l’arrêt des violences que subissent les Migrants et leurs familles ici et là-bas ». Mais Ousmane Diarra reste convaincu que « les entraves à la régularisation sont un frein au développement du Mali et provoquent en Europe et en Afrique une véritable chasse aux clandestins et aux migrants, sans prise en compte des droits de l’homme pourtant considérés comme des valeurs fondatrices de l’Europe Unie ; toutes choses qu’elle évoque souvent lorsqu’elle critique les pays d’Afrique dans leur gouvernance ».
Par la voix de son Président, L’AME a félicité le Président ATT pour les propos qu’il a tenus dans le Journal du Dimanche 25 avril 2010, lorsqu’il a déclaré qu’ « en ces temps de mondialisation, le Mali n’est pas une chasse gardée de la France. Nous refusons (…) les reconductions systématiques à la frontière… ».
Mieux, il dira qu’au sujet des accords de gestion concertée des flux migratoires, ATT a ajouté « dans ce débat entre Etats, il ne faut pas oublier les principaux concernés : les Maliens qui vivent et travaillent en France depuis de nombreuses années et à qui l’on refuse la régularisation ».
L’AME a rappelé qu’il y a deux ans que Brice Hortefeux, ministre français de l’immigration, à l’époque, avait entrepris des démarches concernant la mise en place d’un accord de gestion concertée des flux migratoires entre la France et le Mali.
Selon l’AME, cette démarche française visait l’instauration d’un quota de visas pour les travailleurs qualifiés. « Avec l’accord du Mali, la France aspire à mettre en place un véritable pillage des cerveaux maliens et à expulser systématiquement tous les hommes, femmes et enfants maliens sans papiers de France », indique la déclaration.
Avant d’inviter l’État souverain du Mali à préserver absolument l’intérêt du peuple malien. Qu’à cela ne tienne, dans sa déclaration, l’AME et son collectif de soutien ont décidé de sortir dans la rue aux cotés des syndicats afin de montrer sa détermination à lutter pour soutenir les travailleurs migrants sans papiers.
Assane Koné
03 Mai 2010.