Partager

S’il est une innovation au cours du prochain défilé du 22 septembre, c’est bien la participation massive des troupes méharistes à la fête de l’indépendance de notre pays.

 » Nous avons demandé à l’armée d’amener des chameaux.
Evidemment, cela est une banalité pour les ressortissants du nord. Mais, pour un Sikassois, c’est un événement. Les Sikassois attendent avec impatience de voir les chameaux
« , nous a confié, dans un récent entretien à Sikasso, le chef de l’exécutif régional Bocari Samassékou.

Pour accueillir, entretenir au mieux ces étranges visiteurs, qui seront de véritables attractions foraines pour les populations de Sikasso, le gouverneur Samassékou affirme que toutes les dispositions seront prises. «  Nous installerons des hangars et veillerons au bon entretien de ces bêtes « , dit-il.

Outre le défilé des troupes méharistes dans la capitale du Kénédougou, la commission s’atèle à l’organisation d’un défilé historique, intitulé la  » Résistance de Sikasso face aux troupes françaises « .

Ainsi, le scénario de l’attaque de l’armée coloniale sera retracé à travers le défilé d’environ 45 volontaires français. Aux dires du gouverneur Bocari Samassekou, la représentation permettra de voir toutes les grandes figures (gouverneurs, chefs de guerre) qui ont contribué à la chute de Sikasso. Pour rappel, l’armée coloniale française marcha sur Sikasso en avril 1898.

Le Lieutenant-colonel français Oudéoud et le Commandant Pineau concentrèrent leurs troupes à Wo et s’emparèrent de Kignan. Le 15 avril, avec 1400 combattants supérieurement armés, ils arrivent devant Sikasso protégée par une double enceinte dont le mur avait 5 m d’épaisseur à la base et défendue par 10.000 fantassins et 3 000 cavaliers mal armés. Les troupes françaises lancent un ultimatum qui est renvoyé.

Le 18 avril, le bombardement commence. Les guerriers de Babemba réagissent par des sorties et infligent de lourdes pertes à l’ennemi. Le 1er mai 1898 les Français réussissent à pénétrer dans la ville par trois brèches ouvertes dans le Tata avec les canons.

Babemba Traoré, le roi, qui s’est défendu en héros, mais voyant que le combat était perdu se suicida pour ne pas tomber entre les mains de ses ennemis. Le royaume de Sikasso avait vécu. Le 2 mai 1898, l’acte d’appartenance de cet ancien royaume aux Français est signé par le Colonel Oudéoud.

«  Nous entendons aussi faire défiler des fantassins et des héroïnes qui se sont distingués au cours des combats avant la prise de Sikasso par le colon « , précise également le gouverneur, ajoutant que la tenue du traditionnel défilé classique avec des, troupes, des chars et des avions aura également lieu.

Selon le gouverneur Bocari Samassékou, trois chefs d’Etat, dont il refuse de dévoiler les noms, sont attendus à ces festivités. Une source anonyme pense aux Présidents Abdoulaye Wade du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina Faso etc.

Sory Ibrahima GUINDO

28 juillet 2005