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Sur financement de l’UNICEF, le Mali, fort d’une délégation de 20 personnes dont dix- sept enfants de la troupe artistique de l’école Birama Ballo de Baco Djicoroni, deux enfants parlementaires, deux encadreurs et un chef de mission de la direction nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, a participé à la 4ème édition du festival d’intégration artistique et culturelle “SUKABE” à Zinder, du 15 au 21 août 2007.

L’arène de lutte de Zinder fut le théâtre des évènements. Avec la présidence de la marraine Madame Hadja Laraba Tanja, Première dame du Niger, les cérémonies d’ouverture ont été riches en couleurs et en sons.

Elles débutèrent par la lecture de la Fatiya par les autorités religieuses de la localité. Ensuite, une parade des différentes délégations présentes eut lieu sous les ovations d’un public sorti nombreux pour l’occasion.

Le Burkina-Faso, le Bénin, le Congo-Brazza, le Mali, le Togo et les 8 régions du Niger défilèrent. Après, le porte-parole des festivaliers, dans son discours, exhortera le peuple Nigérien à entreprendre le dialogue et faire de la paix son arme.

Quant à Albouhari Haïdara du parlementaire régional des enfants de Sikasso, il a séduit tout le public présent à l’arène par la teneur de son allocution. Dans son discours, le petit touareg de Sikasso dira que la seule guerre que l’Afrique doit mener est la guerre contre le sous-développement. Il exhorta ceux qui ont pris les armes pour revendiquer, de fumer le calumet de la paix.

Ensuite ce fut le tour des animateurs. Le Mali fut une entrée remarquable avec son talentueux instrumentiste de 12 ans, Fagadan Sissoko de l’école de base “A” Birama Ballo. Même la première Dame du Niger ne resta pas indifférente au talent du petit griot de Baco-Djiroconi. Ni l’argent, ni les ovations ne manquèrent aux crépitements du tambourin.

Les compétitions débutèrent dès l’après-midi du 16 août. Le Mali compétissait dans les quatre disciplines imposées par la direction du festival c’est -à- dire : le théâtre, le conte, la danse traditionnelle et la chorégraphie.

Au finish, notre pays s’est adjugé le1er prix théâtre qui est sa chasse gardée depuis 2002 dans les festivals d’enfants de la sous région à travers l’école Birama Ballo, sous la direction du metteur en scène Mahamadou Traoré.

“Libérons-nous de cet enfer”, écrite et mise en scène par Mahamadou Traoré, est une pièce de théâtre qui dénonce le trafic des enfants. Déjà asservis par un machiavel de marabout, les élèves coraniques sont achetés par El Hadji, un planteur venu de la Côte-d’Ivoire. Une fois dans sa plantation, notre ressortissant dénué de toute éthique morale, leur impose une vie digne de celle d’un bagne.

Dans, cette vie carcérale, viols, maltraitance et guerre font bon ménage au détriment des droits de l’enfant. Les enfants décident de prendre leur sort en main par le truchement d’un enfant parlementaire du Mali en vacances en Côte d’Ivoire. Elle avertit la police qui arrêta le goguenard de planteur.

Dans ce spectacle, effets spéciaux, costumes, décors et accessoires créèrent la différence. Cette pièce de théâtre, un véritable chef d’oeuvre, mérite d’être vu par les enfants maliens.

La délégation du Mali doit ce succès aux bonnes volontés comme de Docteur Alou Barry, directeur national de la Promotion de l’Enfant et de la Famille et Ismaïl Maïga, chargé de communication à l’UNICEF, grâce à leur engagement et leur détermination pour la cause des enfants.

Pendant le festival, les enfants ont eu la chance de visiter le Fort Lamy basé sur l’une des sept collines de Zinder et le Palais du Sultan construit depuis 1736.

Notre compatriote Mahamadou Traoré s’est vu décerner un diplôme de reconnaissance par la première Dame du Niger pour sa constance et surtout, la qualité de ses spectacles qui rehaussent l’éclat de SUKABE.

Bakary DOUMBIA

04 septembre 2007.