La cérémonie d’ouverture s’est déroulée hier au Centre International de Conférence de Bamako sous la haute présidence du Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Gaoussou Drabo, entouré pour la circonstance de ses collègues de la Culture, du Tourisme, des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, et de la Justice.
On pouvait également noter la présence au présidium de Mme Diana Senghor, Directrice des Instituts PANOS-Afrique de l’Ouest et de M. Yaya Sangaré, Président de l’Union des Radios et Télévision Libres du Mali (URTEL), tous deux coorganisateurs du Festival avec le Ministère de la Communication.
Après les mots de bienvenue du président de l’URTEL qui est revenu brièvement sur les objectifs généraux du Festival, l’honneur est revenu à la Directrice de l’Institut PANOS-Afrique de l’Ouest (IPAO) de s’adresser aux participants venus d’Afrique et d’ailleurs.
Si Mme Diana Senghor n’a pas tari d’éloges sur l’hospitalité légendaire malienne, elle n’a pas non plus caché sa joie face à la tenue régulière du “Festival Ondes de Liberté” qui est devenu, à ses yeux, une institution qui se perpétue dans le temps.
Mme Diana Senghor s’est posée des questions quant aux défis à relever désormais et a qualifié “Festival Ondes et Liberté” d’ « Espace unique à moment exceptionnel ».
Des défis qui ont pour noms continuité et atteinte des objectifs du Festival.
Le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies Gaoussou Drabo, a, dans son intervention, tenu à remercier les participants qui, pour lui, partagent la même conviction, celle selon laquelle « les médias peuvent rendre notre monde meilleur et notre avenir commun mieux partagé ».
Né et grandi à travers une collaboration exemplaire entre le ministère chargé de la communication, l’Union des radios et télévisions libres du Mali et l’Institut PANOS-Afrique de l’Ouest, le Festival Ondes de Liberté n’a pu se bonifier, d’après le ministre Drabo, que grâce à l’apport des partenaires privilégiés que sont l’USAID et l’UNICEF.
Un lot de partenaires grandi cette année avec l’apport de l’UNESCO. Il s’agit selon le ministre Gaoussou Drabo d’une « implication plurielle que nous nous efforcerons d’enrichir constamment ».
Pour lui, il n’est plus besoin de se demander si relation, aussi étroite soit-elle, existe entre la qualité de la gouvernance démocratique et le dynamisme du paysage radiophonique, chose qui est désormais établie, en tout cas, en Afrique.
“Média de proximité par excellence, média de créativité par vocation, la radio sur notre continent ne peut s’exonérer de ses obligations sociales.
Elle est sans doute le média sur lequel on entend le plus distinctement battre le pouls de la société, le coeur du pays. C’est elle qui répercute le plus rapidement les inquiétudes, qui exprime le plus clairement les espoirs et qui énonce le plus fortement les attentes. Elle tire de ces spécificités son audience et surtout sa crédibilité” ; a déclaré Gaoussou Drabo.
Autant les propos du ministre démontrent la singularité des radios, autant le festival Ondes de Liberté ne peut ignorer cette singularité. C’est pourquoi il s’est toujours attaché à se donner un thème à forte résonance sociale.
Et le thème de cette année « Radio et Lutte contre la pauvreté » n’est autre qu’une interrogation sur la part des radios dans la lutte contre la pauvreté, un phénomène qui continue à miner l’Afrique malgré l’existence des stratégie et plans d’action qui, loin de montrer leur infaillibilité, incitent plutôt à ne pas accepter la pauvreté comme une fatalité.
Quel peut donc être le rôle des radios dans ce qui ressemble à un combat toujours recommencé? Voilà la réponse du ministre Gaoussou Drabo à cette question : “Je crois, chères consoeurs et chers confrères, que nous serions dans notre rôle en faisant ce que nous savons le mieux faire : porter et faire partager l’information. Porter et faire partager l’information positive qui valorise les expériences réussies pour que celles-ci puissent être des sources d’inspiration. Porter et faire partager l’information critique qui relaie la vraie réalité, et non les chiffres faussement apaisants. Porter et faire partager l’information utile qui aide nos populations à mieux s’orienter dans un univers de plus en plus complexe. Dans les années 70, un slogan en cours ici affirmait qu’un homme informé devenait un citoyen tandis qu’un homme sans information demeurait un sujet. Les temps ont certes changé, mais ce qui était autrefois, slogan est devenu maintenant vérité. Le devoir des radios africaines est d’aider les Africains à devenir des citoyens à part entière, capables d’affronter l’épreuve et de surmonter le soit contraire.”
A travers donc colloque, Bourse d’échange de programmes, animation radiophonique, exposition et concours, les acteurs du monde de la radio, venus d’Afrique et d’ailleurs, vont pactiser autour du thème de lutte contre la pauvreté et cela, jusqu’au 14 décembre.
Adama S. DIALLO
13 décembre 2005.