Partager

Ce Festival qui continue son petit bonhomme de chemin depuis cinq ans, avance lentement mais sûrement et se propose de faire de Bamako le Carrefour de la créativité chorégraphique et le gardien du patrimoine culturel de la danse en Afrique de l’Ouest.

Pour atteindre cet objectif, les organisateurs ont fait appel à des compagnies des pays frères africains tels que l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Kenya, le RD-Congo, le Cameroun, le Tchad, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ; des pays occidentaux comme la France, l’Allemagne, l’Italie et les USA.

Haïti n’est pas resté en marge, la directrice artistique du Festival et non moins fondatrice de la jeune compagnie malienne, Ketty Noël étant une Haïtienne. Elle attend beaucoup de ce mélange culturel appelé à s’incruster une semaine durant à Bamako.

La finalité étant de faire la promotion de la profession de la danse non encore perçue au Mali comme un métier comme les autres, pouvant nourrir son homme.

Le ton a été donné le vendredi à travers une prestation de danse contemporaine, exceptionnelle dans la forme et significative dans le fond, en prélude à la pièce répertorique de la jeune Compagnie, concoctée par le jeune chorégraphe engagé Moeketsi Koena de la Compagnie Inzalo Danse Theater de Johannesburg.

La foule de curieux constitués de motards, d’automobilistes et de piétons, saura interpréter au mieux cette danse contemporaine qui avait pour cadre le goudron longeant la devanture de l’Espace, non loin de l’Hôtel “Colibris”. Ce n’était pourtant là qu’un avant goût de la cérémonie.

En effet, la prestation donnée par les danseurs de la Jeune Compagnie autour de la pièce de M Koena, sous l’oeil vigilant du Ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko, aura été conçue comme du jamais vu tant les jeunes danseurs ont su donner un éclat particulier à l’interprétation du texte, chacun ayant apporté un savoir-faire personnel digne d’un artiste.

C’est aussi cela l’art qui n’est rien sans les acteurs pour ne pas dire les artistes, qui l’animent. La danse contemporaine ne respectant pas un critère d’appréciation préétabli, l’appréciation étant donc libre, nous pensons que la pièce présentée par la Jeune Compagnie, au-delà de l’aspect physique de la danse et de son caractère libérateur, nous montre que l’humanité est toute une chaîne constituée de maillons liés les uns les autres, dont la chute de l’un entraîne la destruction progressive des autres.

Autant rester donc solidaire dans un monde qui n’est autre qu’un mirage qui s’effrite et se consume à petit feu. Le Festival “Dense Bamako Danse”commencé donc depuis le vendredi dernier et se poursuivra jusqu’au 11 novembre au rythme de la danse à travers animations de rue, spectacles, ateliers et initiations sur des sites ciblés (Palais de la culture, CCF, Musée National, INA, espace).

L’apothéose sera la cérémonie de clôture le 11 novembre à la Pyramide du Souvenir avec Cabaret Tribal, où vendeurs, musiciens traditionnels et danseurs contemporains vont se produire dans une ambiance de marché. Tous donc au rythme de “Dense Bamako Danse”.

Adama S. Diallo

7 novembre 2005.