La fin de l’exploitation de la carrière de Morila en avril 2009 verra la réduction de l’effectif du personnel de 20 %.
Comment assurer une vie après Morila ? La question est plus que d’actualité dans cette zone minière où la fin de l’exploitation de la carrière qui fait une longueur de 22 km est prévue pour avril 2009. Néanmoins, le traitement des dépôts de minerais se poursuivra jusqu’en 2013. Quoi qu’il en soit, la fin annoncée de l’exploitation de la carrière de Morila ne va sans conséquences. Elle se traduira, à en croire le PDG de Randgold, Dr. Mark Bristow, par l’annulation, en avril 2009, du contrat de la Société malienne d’exploitation (Somadex).
Elle sera remplacée par un prestataire qui s’occupera du transport des minerais autour de l’usine. « Tous les travailleurs au niveau de cette société seront affectés. Et nous ferons tout pour les aider », a garanti le patron de Randgold Ressources. A l’entendre, les conducteurs de gros engins iront faire valoir leurs compétences à la mine de Loulo qui a une espérance de vie estimée à 20 ans. A Morila, l’on assure que tout sera mis en œuvre pour mettre les travailleurs dans leurs droits. « Nous allons leur payer tout ce que la loi recommande. Ils seront mis dans leurs droits. Nous sommes disposés à prendre en compte leurs propositions ».
Sans affirmer avec exactitude le nombre d’agents qui seront touchés par la fin de l’exploitation de la carrière de Morila et l’annulation du contrat de Somadex, le PDG de Randgold indique que les deux cas de figure entraîneront la réduction de 20 % de l’effectif du personnel de Morila. « Ce qui est sûr, il y aura des départs. Mais je ne peux pas dire qui va partir et qui va rester encore moins le nombre. Pour l’heure, le moins que l’on puisse dire est que la fin de l’exploitation et la fermeture de la Somadex auront pour conséquences la réduction de 20 % de notre personnel », a-t-il expliqué.
La barre haut
Déjà, les travailleurs sont imprégnés de la situation, mais les portes de la société ne leur sont pas totalement fermées. « Les travailleurs peuvent prendre leurs droits et nous rejoindre dans le nouveau projet » qui n’est autre que le développement de « l’agriculture business » au cas où les recherches dans le permis de Morila se révéleront infructueuses.
L’ambition affichée par Randgold est de rompre avec l’agriculture de subsistance et se tourner résolument vers des investissements à long terme. Randgold ne veut pas tourner de sitôt dos à Morila même après la fin de l’exploitation au regard des investissements qui se chiffrent à plus de 50 milliards de F CFA.
Au-delà des taxes versées au gouvernement, Morila a créé des emplois et contribué à la formation du personnel. Cependant, tout ne marche pas comme sur des roulettes. En témoigne la grève de 48 h observée le 22 octobre 2008 par des travailleurs affiliés à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali et qui ont mis en avant le manque d’équipements de protection même si la société assure qu’il n’y a pas d’insécurité dans la mine.
Selon des indiscrétions, plus on s’approche de la fin de Morila, plus les mouvements d’humeur et de contestations s’accentuent. Certains travailleurs, apprend-on, ne souhaitant pas être redéployés demandent le paiement de 5 ans de salaires.
Une autre patate chaude entre les mains de Randgold, qui ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs. Nous y reviendrons.
Mohamed Daou
(envoyé spécial)
28 Octobre 2008