Au cours d’une conférence débat organisée le samedi 10 avril par le réseau des élues conseillères du cercle de Kati (Recoka), en collaboration avec l’association pour la promotion du leadership féminin (Aplef), Adame Ba Konaré a dévoilé les valeurs, la responsabilité de la femme malienne et l’importance de la culture pour le développement du pays.
« L’engagement de la femme au Mali, états des lieux et quel avenir ? », était le thème de cette conférence débat à laquelle ont pris part les associations féminines.
Pour mieux comprendre la place de la femme, il faut d’abord connaître la femme. La conférencière a d’abord expliqué à ses sœurs la signification de la femme malienne.
Elle dira que « la femme s’applique au bébé-fille, qui plus tard aura des charges lourdes à assumer tout comme l’homme dans des cadres définis par la société.
Elle est éduquée à être une maîtresse de maison accomplie avec comme mission majeure d’assurer le bien être collectif de la famille. L’honneur, la dignité, la soumission, l’endurance, la patience, la générosité, la bonté, l’hospitalité, la discrétion, l’humilité et la force de protéger et de couvrir son mari, sont les valeurs de la femme ».
« C’est parce qu’elles étaient armées de ces bagages que les femmes se sont activés aux côtés des hommes dans la marche vers l’indépendance en tant que mères et épouses. Fidèles à leur posture de femmes mères et épouses protectrices, elles se sont jetées dans la bataille aux côtés de leurs enfants, de leurs époux et de leurs amis », ajoute Mme Adame Ba Konaré.
A l’en croire, « les femmes ont gagné de nombreuses batailles même si beaucoup reste à faire notamment dans le domaine de la promotion des droits. Un gigantesque chantier culturel attend d’être défriché et entretenu par les femmes. Ce chantier est de secouer les vieux démons, traquer les coupeurs de nos routes démocratiques et républicaines voilà un défi à relever » a-t-elle fait remarquer.
Aujourd’hui, les femmes ont beaucoup reculé en terme de préservation de la culture et des valeurs.
Au cours des débats, les participants ont surtout soulevé le problème des valeurs et de responsabilité de la femme dans le foyer et dans la société. Il s’avère qu’il y a une défaillance et que leurs responsabilités de mères sont mal assurées et soulèvent beaucoup d’inquiétude.
D’autres pensent que la culture constitue un frein au développement.
Pour la présidente d’Appaf Musso Dambé, Mme Dembélé Jacqueline, elle regrette qu’à nos jours, « les femmes sont toujours victimes de viol, d’excision, de sacrifice et bon nombre de filles ne connaissent pas le chemin de l’école ».
A l’issue des débats, le souhait émis par les femmes a été de mettre en valeur la culture et de préserver les valeurs qui font d’elles des responsables dignes de ce nom.
Abordant dans le même sens, la conférencière a recommandé aux femmes de se réapproprier les valeurs dont elles sont les gardiennes au sein de la famille et les enseigner à l’échelle de la société. « Prenons garde, la démocratie est un processus initiatique qui ne saurait s’absolutiser.
Toutes les valeurs sont fluctuantes, mieux, elles sont comme le corps humain. Elles se cultivent et s’entretiennent, faute de quoi, elles tombent malades, s’étiolent, se sclérosent et meurent ».
Adame Ba invite les femmes à s’investir dans le projet de maintenance de nos valeurs, à corriger le folklorique de notre démocratie, à diminuer les sons des tambours des balafons, des djembé et autres tamani pour que soit impulsé le débat d’idées et d’esprit critique indispensable à toute démocratie.
Anne-Marie Kéita
13 Avril 2010.