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Nul doute, le football malien est à nouveau plongé dans la crise. Une
crise cette fois plus grave que celle qui a abouti à la convocation d’un
conseil extraordinaire le 26 juin 2005 et à la défiance du bureau conduit
à l’époque par Tidiani Niambélé.

Ce conseil extraordinaire avait été
décidé par le bureau fédéral, suite à la pression de certains clubs et
ligues pour débattre surtout de l’affaire Malal N’Diaye. Et il a été
convoqué en l’espace de trois semaines.

Cette fois, la crise est plus
grave.
Elle n’oppose pas seulement clubs et ligues à la Femafoot. Mais
surtout elle se traduit par un bras de fer entre l’Etat et le bureau de
Salif Kéïta.

On se souvient encore du soutien des députés à l’adresse de
Natié Pléah dans ce bras de fer, le 30 janvier 2006. C’est le Premier
ministre Ousmane Issoufi Maïga qui désavoua Salif et son équipe et plus
tard leur lançait un ultimatum : la convocation immédiate d’un conseil
extraordinaire pour faire leur mea culpa.

Le chef du gouvernement a
évoqué, à l’occasion, différente actes posés notamment l’affaire de la
candidature à la Fifa et l’affaire du contrat Ikatel. « La Femafoot offre
une image désolante à l’opinion nationale et internationale
« , avait
martelé Pinochet.

C’est pour toutes ces raisons que Ousmane Issoufi Maïga a obligé Malifoot
à aller en conseil extraordinaire le plus tôt possible et pour débattre de
ces questions. Partant de ces instructions, l’ordre du jour du prochain
conseil extraordinaire aurait dû englober la situation générale du
football malien.

L’équipe de Salif Kéïta l’a plus simplifié et réduit à la simple question
de la problématique de financement du football malien. Il reste maintenant
aux différents clubs et ligues de se déterminer par rapport à la date et à
l’ordre du jour. En attendant, des informations filtrant de leurs côtés
apprennent qu’ils sont décidés à rejeter la date et l’ordre du jour.

De son côté, le gouvernement est plus que jamais déterminé.
A la direction des sports, on ne comprend pas à quel jeu Domingo et les
siens se livrent. La direction des sports a d’abord reçu une
correspondance N° 073/2005-2006/FMF du 06 février 2006, qui lui disait
… »Un conseil extraordinaire pour faire notre autocritique … sera convoquée
dans les meilleurs délais
« .

A sa grande surprise, la direction des sports
recevait le 09 février une seconde correspondance N° 083/2005-2006/FMF lui
annonçant la date et l’ordre du jour. Comprenant aisément que l’ordre du
jour s’écarte de la “ crise de confiance ” dont est objet l’équipe de
Salif Kéïta, nos interlocuteurs à la direction des sports pensent qu’il
faut aussi aller en conseil extraordinaire et dans les meilleurs délais.

« Il y va de la crédibilité du bureau fédéral » nous dit-on. C’est pourquoi,
dès aujourd’hui, une correspondance devrait quitter la Direction des
Sports pour inciter la Femafoot à réviser la date et l’ordre du jour.

Pourquoi cette date et cet ordre du jour ?

En d’autres termes, le département des sports continuerait à mener un jeu
de correspondances pour obliger la Femafoot à aller vers le dégel de la
crise. On espère que l’équipe de Salif Kéïta sera amené à jouer franc jeu.
Sinon.

« En temps opportun, l’on prendrait des dispositions utiles pour
éviter cette léthargie
« , confiaient nos interlocuteurs. Menace ?
Voilée, certes !

Certains comprennent par ce choix de date et d’ordre du jour que le bureau
fédéral est en train de vouloir braver Ousmane Issoufi Maïga. Et tout
indique que la Femafoot s’écarte largement des instructions du Premier
Ministre.

A Malifoot, on aurait astucieusement choisit le 1 er avril en conjuguant
avec les rumeurs de remaniement ministériel. Sinon rien ne justifie la
convocation à plus de 45 jours comme dans le cas d’un conseil ordinaire où
des documents doivent être confectionnés et envoyés aux clubs et ligues.

Pour un conseil extraordinaire, il n’y a pas de documents à envoyer. Donc
dans ce cas où une écrasante majorité de clubs et ligues, et le
gouvernement sont demandeurs, on ne devrait pas dépasser les trois
semaines.

En choisissant un délai si éloigné, Salif Kéïta et son équipe
espèrent sur la baisse de la pression populaire pour maîtriser la
situation. Indépendamment, ils entreprendront de nombreuses missions pour
acquérir l’adhésion de certaines ligues.

Souleymane Diallo

13 février 2006.