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Dans les rangs des frontistes, la page de la présidentielle est définitivement tournée. L’arrêt de la Cour constitutionnelle qui a tranché en faveur de la réélection dès le 1er tour du candidat Président Amadou Toumani Touré, loin de les démoraliser et les démobiliser, a d’ailleurs contribué à les requinquer à bloc pour faire face aux prochaines échéances électorales à venir c’est-à-dire les législatives.

Les partis membres du Front pour la Démocratie et la République (FDR) ont tous décidé de se lancer dans la bataille des législatives mais cette fois-ci avec des stratégies différentes.

Sans renier leur appartenance au FDR et sans renoncer à leur conviction intime selon laquelle les élections transparentes sont un gage de stabilité et de paix, chacun des partis membres du FDR a élaboré ses alliances électorales en fonction des réalités de terrain qui lui sont favorables.

Une stratégie qui les conduira cependant à s’affronter les uns, les autres dans certaines circonscriptions électorales du pays. Les rivalités qui peuvent donc découler de ce jeu démocratique normal n’auraient aucune incidence sur la solidité du FDR qui est et demeurera une force politique incontournable sur l’échiquier politique national. C’est pour traduire cette volonté politique en acte concret que les partis membres du FDR ont décidé de rester dans le même bateau pour mener ensemble un certain nombre de combats.

Faut-il en effet rappeler que les représentants des autorités religieuses venues s’informer et recueillir des informations détaillées sur la position du Front sur la crise électorale avaient été finalement chargées par le FDR « de transmettre à qui de droit que la tenue des élections en juillet est conditionnée à l’audit du fichier électoral, la conception de nouvelles cartes à partir du fichier audité, l’impression des bulletins numérotés à souche avec filigrane à l’extérieur du Mali, en tout cas par un imprimeur non partisan et enfin la neutralité de l’administration et de l’armée« .

Aujourd’hui, si force est de reconnaître que cette position a depuis lors évolué, il n’en demeure pas moins que jusqu’à présent les partis membres du FDR tiennent encore à leurs exigences. Un responsable de ce Front nous a confié d’ailleurs que le FDR va entamer bientôt un certain nombre de démarches républicaines pour la prise en compte de ses exigences et cela le plutôt possible. Selon ce responsable, la reconnaissance de la victoire du Président ATT à la présidentielle du 29 avril dernier et la participation des partis membres du FDR aux prochaines législatives de juillet 2007 ne signifient nullement ni un reniement quelconque, ni un renoncement aux exigences posées.
« Le FDR ne se laissera pas faire« , tiendra-t-il enfin à ajouter.

Cette démarche des partis membres du FDR, loin de traduire un malaise ou un découragement quelconque, explique leur volonté de privilégier le combat politique dans le cadre des institutions républicaines. En voulant donc prendre langue avec les autorités investies de la charge d’organiser les élections, le FDR fait preuve de sens de responsabilité.

Participer aux élections législatives mais pas dans n’importe quelle condition, telle semble être la nouvelle consigne du FDR.

Tout en restant donc disponibles et engagés pour les prochaines législatives prévues en juillet 2007, les partis membres du FDR veulent réaffirmer une fois de plus que seules des élections transparentes sont un gage de stabilité et de paix.

Birama Fall

22 mai 2007.