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perv.jpgUNE FOI OSTENSIBLE !

El Hadj Cheick Oumar Haïdara, vieil homme nouvellement installé à Kati, devient vite un pilier de la grande mosquée de la ville et sut entrer dans les bonnes grâces du généreux imam qui fut touché par sa maîtrise réelle des hadiths. El Hadj ne prononçait aucun mot sans l’associer à un fait ou à un propos du prophète Mohamed (PSL).

Généreux, le chef religieux proposa à son frère dans la foi, de venir occuper un deux-pièces non loin de sa famille. La nourriture lui serait offerte régulièrement au nom de la solidarité musulmane. Ainsi, le vieil étranger pourrait se consacrer à la lecture du saint Coran et à la méditation, fondement de sa doctrine hamalliste affichée.

El Hadj accepta la main tendue de l’imam. Le même jour, il emménagea. Tous les jours, la famille de l’imam lui envoyait de la nourriture et de l’eau. Aux heures de prières, l’étranger était le premier à la mosquée et le dernier à sortir de l’édifice de Dieu.
UN SAINT !

Dans la communauté des fidèles, le bruit commença très vite à courir : le nouvel arrivant était un saint homme ! Son comportement, son attitude, sa présence quasi permanente dans la mosquée, son attachement au livre saint et surtout son nom de famille Haïdara, donnaient corps à la rumeur. Les vieilles femmes qui fréquentent la mosquée furent les premières à commenter la foi religieuse de l’hôte de l’imam. Le charme du « saint homme » toucha une brave pratiquante, Sounkoura Diabaté, mère de deux filles célibataires. Elle prie régulièrement pour que Dieu, dans sa miséricorde et dans sa grande générosité, leur accorde de bons époux.

Le mardi 20 février, la mère anxieuse s’adressa à El Hadj après la prière de l’après-midi. Elle lui demanda de faire des bénédictions pour ses filles. Le vieil homme invita la femme à venir le voir après la prière du crépuscule accompagnée de ses deux filles.

Sounkoura Diabaté et ses filles arrivèrent à l’heure convenue. El Hadj les observa et son oeil s’arrêta sur l’une d’elles, la plus jeune, D.T., 16 ans. S’adressant à la mère, il lui expliqua que les filles devaient venir séparément dès le lendemain à partir de 8 heures. Chacune d’elles devait apporter avec elle un rouleau de fil traditionnel en coton écru. Le fil devait être suffisamment long pour pouvoir emmailloter une personne. A la demande du marabout, D.T., la plus jeune des soeurs devait arriver la première. La mère donna sans méfiance son accord. Mercredi matin, la jeune fille arriva comme convenu avec sa bobine de fil. Le marabout la reçut dans sa chambre à coucher et lui demanda de se déshabiller. La jeune fille obéit, mais refusa de retirer son soutien-gorge.

UN DROLE DE MARABOUT !

Lorsqu’elle fut dénudée, El Hadj commença à enrouler le fil autour de l’adolescente en commençant par les pieds pour remonter. Parvenu à mi-corps, le vieil homme entreprit de caresser la demoiselle. Celle-ci voulut hurler, mais le marabout l’en dissuada en brandissant un couteau et en menaçant de la tuer si elle faisait mine de donner l’alerte. Sous la menace, elle s’allongea sur la natte comme le lui ordonnait le faux marabout.

El Hadj se dévêtit prestement mais fut interrompu par l’arrivée de l’enfant de l’imam venu apporter le petit déjeuner. A moitié vêtu, il se précipita à la porte pour empêcher l’enfant d’entrer. Il lui prit le plat des mains avant de le congédier sèchement.

La fille, tétanisée, n’avait pu profiter de l’occasion pour donner l’alerte. Elle était à la merci du « grand-père« . Ses appétits assouvis, le pervers dégaina à nouveau le couteau et répéta ses menaces : « ta vie est désormais entre mes mains. Le fil que tu as apporté te lie pour le reste de tes jours à moi. Gare à toi si tu essaies de briser ce lien« . La pauvre fille acquiesça de la tête. L’homme la laissa alors récupérer ses vêtements sauf le slip qu’il confisqua avant de l’autoriser à partir.

Une fois à la maison, D.T. s’effondra et raconta en larmes son malheur à sa mère. Celle-ci et Daouda Coulibaly, un notable du quartier présent au moment du récit, foncèrent chez le marabout et le conduisirent à la police. Le commissaire Dako envoya une équipe perquisitionner chez lui. Les agents découvrirent dans sa chambre un sac de plastique rempli de slips de femme.

Durant l’interrogatoire, Haïdara reconnaîtra qu’il avait entretenu des rapports sexuels avec les propriétaires des douze sous vêtements, sans compter la jeune D.T.
Le « tableau de chasse » de l’obsédé sexuel affichait neuf mineures et trois femmes mariées. Les dessous lui servaient à la fois de trophée et de moyens de chantage. Chaque fois qu’il voulait profiter à nouveau d’une de ses anciennes victimes, il s’arrangeait pour la menacer en aparté d’étaler au grand jour leur relation intime, « preuve » à l’appui. La fille ou la femme, par peur du scandale, lui cédait à nouveau.

Le pervers était gardé à vue à la police de Kati, vendredi dernier. Ses victimes n’ont pas eu le courage d’aller témoigner contre lui.

Par crainte ? Plus sûrement par pudeur et par peur du scandale.

Essor du 26 fev 2007.