Le Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes) a finalement opté pour la candidature de Soumaïla Cissé à la présidentielle du 28 juillet. Ses responsables ont signé une convention de soutien à (pour)ce candidat à l’hôtel Salam de Bamako.
Par cet accord politique et électoral, le parti qui se réclame héritier du président déchu Amadou Toumani Touré appelle ses militants à «voter massivement» le porte-étendard de l’Union pour la Démocratie et la République (URD). La mesure avait été annoncée il y a un mois. Ce n’est que ce 30 juin qu’elle a été officialisée. En l’absence du président du parti, Ahmed Diane Séméga, c’est Ousmane Bah, deuxième vice-président du parti qui a conduite la délégation du Pdes à cette cérémonie. Pour ce dernier, c’est le candidat de l’URD qui «est en mesure de doter notre armée de moyens en vue de faire face à ses missions régaliennes de défense de l’intégrité territoriale». L’alliance politique a été saluée par le président de l’URD, Younoussi Touré. Selon lui, c’est le signe annonciateur d’un «triomphe» de Soumaïla Cissé à la prochaine élection présidentielle.
En termes d’élus (députés et conseillers municipaux), le Pdes représente la troisième force politique du pays qui en compte plus de 150 partis. Les candidatures pour la présidentielle du 28 juillet ont été closes le 28 juin et les services de la Cour constitutionnelle auraient enregistré 36 dossiers. Pour ce rendez-vous électoral très ouvert, selon les observateurs, des partis insignifiants(minoritaires) ont décidé de prendre part au scrutin. L’absence du Pdes est l’expression d’un malaise interne qui fait du Pdes une coquille vide. Les héritiers d’Amadou Toumani Touré, après l’ouverture d’un primaire, n’ont pu accorder leur violon autour d’un candidat.
En l’absence d’un forum sur la crise qui secoue le pays depuis janvier 2012, cette élection s’apparente plutôt à une grande messe d’explication pour la classe politique. Il n’est pas rare d’entendre de la part de plusieurs candidats que «le pays a été trahi». Par qui ? Là se trouve toute la question. A l’évidence, le premier responsable désigné est le président déchu à l’issu du coup d’Etat du 22 mars 2012 mais il n’en demeure pas moins qu’il y ait eu une faute politique collective. Le Mali démocratique avait affaibli ses contrepouvoirs et créé un système d’opportunisme autour de l’exécutif. La classe politique dans sa grande majorité a joué au jeu… jusqu’à la faillite de l’Etat. D’où cet enjeu d’une extrême sensibilité pendant ces élections.
Seydou Coulibaly – © AFRIBONE – Le 2 Juillet 2013