Les Echos : Quel sentiment vous anime après votre sacre à Cotonou ?
Fatoumata Touré : Je suis très contente et fière au sortir de ce tournoi couronné de succès sur toute la ligne. Nous sommes revenues avec la coupe et deux trophées individuels (meilleure rebondeuse et meilleure joueuse). Je pense que nous méritons notre sacre qui est le fruit de longues semaines d’efforts et de sacrifices. Nous étions motivées au point que nous tenions des réunions entre nous en dehors de l’encadrement technique. Je suis très satisfaite de notre parcours.
Les Echos : En l’espace d’un an, vous venez de connaître une double consécration avec le Djoliba et l’EN juniors. Quels souvenirs en gardez-vous ?
F. T. : Le groupe a vécu des moments épatants avec la victoire du Djoliba en Coupe d’Afrique des clubs champions féminins 2005. Notre parcours victorieux au récent championnat d’Afrique à Cotonou complète notre bonheur. Mais, le souvenir le plus fort, pour moi, demeure mon titre de « meilleure joueuse ». Je dédie mon titre au peuple malien tout entier. Ces sacres ont été en partie possibles grâce à l’ambiance sereine qui a régné au sein des deux groupes. Ce sont des aventures que nous avons entièrement vécues ensemble.
Les Echos : En partant à Cotonou, étiez-vous sûres de remporter le trophée ?
F. T. : J’avais une intuition ! Et bien avant notre départ, l’entraîneur nous avait psychologiquement préparé à la victoire. A Cotonou, nous avons toujours joué pour vaincre. Nous avons joué notre chance à fond face à des adversaires à qui nous avons prouvé que nous étions pratiquement au-dessus de la mêlée. Notre parcours sans faute (six matches pour autant de victoires) l’atteste.
Les Echos : Pensez-vous que le Djoliba est capable de conserver son titre au Gabon ?
F. T. : C’est un peu tôt pour se prononcer sur l’issue de ce tournoi. Nous avons encore le temps de bien nous préparer. Pour l’heure, nous sommes championnes en titre, l’année dernière, d’autres l’étaient à peu près dans la même situation. Au Gabon, nous aurons notre chance comme toutes les autres. A nous maintenant de saisir la nôtre le jour J.
Les Echos : A quoi devez-vous votre titre de meilleure joueuse ?
F. T. : Sur le plancher, on n’est rien sans ses coéquipières. On a beau être en forme, si elles n’exploitent pas les bonnes balles que tu leur adresses, personne ne verra ton efficacité. Ce titre est donc le fruit d’un travail collectif que je dédie encore une fois au Mali tout entier. Je ne suis pas encore une star de basket. J’ai seulement fait ce que tout Africain doit faire pour son pays. J’ai consacré mon temps à cette discipline grâce aux conseils de ma mère, une ancienne basketteuse, qui me suit de près. Sans compter toutes ces bonnes volontés qui m’apportent un soutien indéfectible.
Les Echos : Etes-vous prêtes pour le Mondial ?
F. T. : J’espère que les représentantes de l’Afrique à la Coupe du monde, en l’occurrence le Mali et la Côte d’Ivoire, feront mieux que les pays qui ont participé auparavant à ce grand rendez-vous mondial de la balle au panier. La Coupe du monde n’est pas une étape facile. La participation à cette compétition exige un certain sérieux dans l’organisation et la préparation des équipes. Je profite de l’occasion pour lancer un appel pressant au bureau fédéral et au ministère de la Jeunesse et des Sports pour qu’ils nous mettent dans les conditions idoines de préparation afin que nous puissions valablement représenter le Mali et l’Afrique.
Les Echos : Quels conseils donnez-vous à vos cadettes ?
F. T. : J’appelle mes cadettes à faire preuve de discipline et de rigueur dans le travail. Quand on est discipliné dans la vie, le bon Dieu vous appuie toujours dans tout ce que vous faites. Travail, patience et discipline doivent être leur leitmotiv.
Les Echos : Quel est le rêve qui vous tient le plus à cœur ?
F. T. : Jouer en NBA ou en Europe !
Propos recueillis par
Boubacar Diakité Sarr
27 septembre 2006.