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Un bâtiment en étage (R+1) en cours de construction s’est brutalement effondré samedi dernier, aux environs de midi à Moribabougou dans la Région de Koulikoro, faisant six morts, selon les sources sécuritaires. Le bilan lourd fait également état de six blessés dont un grièvement.

Des dégâts matériels importants ont aussi été déplorés avec l’ensevelissement d’une quinzaine de motos aplaties par les décombres. Selon les informations recueillies sur place, même si aucune précision n’a été donnée sur la cause exacte, le non respect des normes requises dans la construction du bâtiment serait à l’origine de cet incident ayant bouleversé les habitants du quartier. « Le bâtiment incriminé se trouvait en plein écoulage de béton quand s’est arrivé. Une enquête est en cours pour situer la cause aussi bien que les responsabilités», a-t-on appris à la police.

En effet, l’édifice en construction dans la cour de la mairie de Moribabougou qui devait servir de parking au rez-de-chaussée et de bureaux administratifs à l’étage s’est effondré sur ses ouvriers. Des enfants de la famille voisine dont une fillette et un garçonnet âgés de 6 à 8 ans figurent parmi les victimes. Ceux-ci étaient en train de jouer à proximité de la construction avant d’y perdre la vie. Le technicien ainsi que trois des ouvriers ont aussi péri dans les décombres.

Dès l’annonce du drame, les éléments de la police nationale ont convergé vers les lieux pour établir un périmètre de sécurité afin de permettre aux éléments du poste de secours du secteur dépêchés par la direction régionale de la protection civile de mener à bien les opérations de secours en vue de sauver les personnes restées coincées sous les décombres. À la suite, les victimes ont été rapidement évacuées vers différentes structures de santé. Le blessé grave a été transporté à l’hôpital Gabriel Touré, tandis que les cinq autres légers ont été pris en charge au Centre de santé communautaire (Cscom) de Moribabougou.

Approché par nos soins, le maire de ladite Commune Diarha Diarra a expliqué que le chantier a été initié pour servir de bâtiment administratif sur fonds propres de sa mairie. « Toutes les procédures requises ont été effectuées et la construction a été confiée à l’Entreprise Bakary Dramé SARL. Un bureau de suivi et de contrôle a été également contacté pour la cause », a-t-il fait savoir ajoutant qu’à un moment donné, l’antenne de l’urbanisme de sa structure a émis une note d’arrêt du chantier pour besoin de documents en rapport avec les travaux. Au nombre de ces documents, le contrat de construction, de suivi et contrôle de l’ingénieur et le plan d’exécution dont l’entrepreneur devait fournir pour pouvoir continuer les travaux.

 C’est ainsi qu’avisé de cela, ce dernier a rassuré la marie d’avoir déjà fourni ces dossiers à l’urbanisme. C’est ainsi que les choses sont allées jusqu’au jour du bétonnage où l’ouvrage s’est effondré. S’il faut croire l’édile, l’entrepreneur a repris les travaux après les avoir rassurés s’être  mis d’accord avec l’antenne de l’urbanisme. De son côté, l’antenne d’urbanisme de la mairie affirme qu’ayant constaté des manquements, elle a émis une note d’arrêt des travaux que l’entrepreneur n’a pas respecté.

 « Il ne devrait rien faire sans le bureau de contrôle, chargé de la santé du chantier aussi bien que de sa responsabilité », a-t-elle expliqué, indiquant avoir demandé à l’entrepreneur  de lui apporter les documents afférents à la construction ainsi que le contrat de surveillance du bureau de contrôle. Pour sa part, l’entrepreneur Bakary Dramé, joint par nos soins, n’a pas souhaité faire de commentaires.

Au passage de notre équipe hier matin, des ouvriers étaient à pied d’œuvre pour sauver ce qui pouvait l’être des décombres. Rappelons que ce cas intervient au même moment où à Banancoroni dans la banlieue de Bamako, un bâtiment en chantier ni (R+1) s’est aussi effondré, faisant un mort et six blessés. Ces deux récents cas font suite à celui de l’immeuble de cinq étages abritant des bureaux, effondré en juin dernier à l’ACI 2000.

Heureusement cet effondrement n’avait fait aucune victime. De l’avis des spécialistes, la violation constante des normes de construction et d’urbanisme est souvent à l’origine de ces effondrements.

Tamba CAMARA

Source: L’Essor