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Notre pays, le Mali a procédé à l’élection présidentielle le 29 avril dernier. A l’issue de ce scrutin, tous les observateurs nationaux et internationaux sont unanimes qu’elle a été libre, juste, crédible mais, avec un faible taux de participation des électeurs. Et, après la proclamation des résultats provisoires par le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, avant celle définitive par la Cour Constitutionnelle, certains leaders politiques, surtout de l’opposition, estiment que le faible taux de participation incombe à ATT, le président sortant et vainqueur à travers les résultats provisoires du scrutin du 29 avril.

Est-il nécessaire de rappeler que le taux de participation aux élections n’a jamais atteint 40% ? Selon un adage de chez nous: “ Si la nuit qui doit être bonne , on le sait depuis le crépuscule”.

COMMENT LA SITUATION SE PRESENTAIT-ELLE?

En effet, tout le monde était unanime qu’il y a eu un taux de retrait très faible de cartes d’électeurs. Alors comment espérer sur un taux de participation plus élevé aux élections, sachant bien que les cartes ne sont pas retirées?

Etait-il du seul ressort du seul président sortant de sensibiliser les électeurs au cours de la campagne électorale pour retirer les cartes afin de voter massivement? La popularité d’un seul candidat, à elle seule, est-elle de nature à relever le taux de participation?

S’il y a en a qui ont failli à leur devoir c’est bien les hommes politiques. Sinon la distribution des cartes d’électeurs a commencé bien avant la campagne électorale. Qu’est-ce qui a été fait par les partis politiques pour le retrait des cartes afin de relever le taux de participation?

Et pourtant il n’y a jamais eu d’élection dans ce pays sans que les partis politiques ne louent des SOTRAMA pour mobiliser les électeurs à aller voter. Qu’est-ce qui les empêchaient de procéder de la même manière pour le retrait des cartes d’électeurs?

LA PART DE RESPONSABILITE DES PARTIS POLITIQUES

Il faut par ailleurs souligner que malgré la formation des partis politiques par des organisations internationales, ils ne jouent pas leur rôle essentiel, à savoir la formation, l’information et la sensibilisation des populations. Et avec l’élection d’un candidat indépendant en 2002 et à environ une année de la fin du mandat de ce candidat indépendant, certains leaders des formations politiques se sont regroupés pour former l’Alliance pour la Démocratie et la justice (ADJ) afin de redonner aux partis politiques la place qui leur revient dans la démocratie.

Il s’agissait, comme ils l’avaient si bien dit en son temps, de tout mettre en oeuvre pour la promotion des partis politiques. Mais malheureusement l’ADJ qui devait être une entité indépendante du FDR et de l’ADP a pris position, en envoyant un de ses représentants au FDR. Ainsi, elle a failli à son devoir. A cet effet, il est temps pour les partis politiques de prendre leur responsabilité. Il ne s’agit pas seulement de créer un parti politique et attendre l’aide de l’Etat ou présenter des candidats aux élections sans jouer pleinement son rôle dans la consolidation du processus démocratique.

En tout cas, en analysant la situation politique actuelle de notre pays, on peut dire sans risque de se tromper que les partis politiques ont failli à leur devoir depuis l’avènement de la démocratie, puisqu’ils n’ont pas pu convaincre l’ensemble de la population en âge de vote d’aller retirer les cartes d’électeurs afin de voter.

C’est pourquoi le taux de participation n’a jamais atteint 40% . Et la seule personne du candidat ATT ne peut changer cette situation. Il appartient aux partis politiques de travailler sur le terrain pour un changement de comportement de la population afin de relever le taux de participation aux élections.

Dado CAMARA

09 mai 2007.