Partager

En cette période, l’ACC est le regroupement qui fait le moins de bruit. Ce qui pousse bon nombre de citoyens à s’interroger sur son sort. Composée d’environ 28 partis politiques, l’ACC bat le record pour le nombre de formations politiques. Cependant, elle reste le regroupement le plus faible de la classe politique. Rappelons que l’ACC a fait chemin avec les indépendants (du Mouvement Citoyen) pour former un groupe parlementaire.

A cet effet, beaucoup pensaient déjà que l’ACC et le mouvement fusionneraient pour fonder un parti politique présidentiel. Face à l’indifférence de ce dernier (ou son comportement incompréhensible), les leaders de l’ACC ont préféré s’en méfier et sont restés dans l’expectative. L’ACC est le premier regroupement politique à s’être jeté dans l’escarcelle du président ATT. Mais jusqu’ici, elle n’est pas parvenue à s’imposer malgré l’effectif des partis qui la composent. De nos jours, ses leaders gardent le silence tout en observant le remue-ménage qui s’opère entre les partis politiques.

L’ACC a rencontré tous les grands partis politiques après les élections législatives. Cependant, elle est restée dans sa logique de parti (ou groupement) ami du pouvoir au moment où on la croyait plus ambitieuse. Moins influente, l’ACC devrait faire mieux afin de faire face aux réalités du pays.

Elle est absente des débats sur les grands problèmes de la nation. Il ne serait pas exagéré de dire qu’elle a failli à son devoir car ce n’est pas de cette façon qu’elle peut aider le président de la République.

Les hommes politiques de l’ACC s’impliquent peu dans la recherche de solutions aux grandes difficultés auxquelles fait face l’Etat malien. Il s’agit entre autres de la crise scolaire, de la polémique autour du coton, des problèmes des paysans à l’Office du Niger. On entend quelques rares fois passer des communiqués de l’ACC, mais le groupement est très rare sur le terrain.

L’ACC va-t-elle survivre à ces remous au sein de la classe politique ? De quoi ses leaders ont-ils peur ? Ne serait-elle pas un regroupement politique opportuniste ? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est aujourd’hui agonisante après le retrait ou l’abstention de certains présidents de partis politiques.

En effet, tout regroupement politique sérieux a son mot à dire sur les grands problèmes de la nation. Mais il est regrettable que l’ACC ne dépasse pas la valeur de certains partis politiques. On se demande bien ce qui peut expliquer cette inertie de l’ACC.

Salifou BANGALI – 2 Mars 2005