Après les Jeux olympiques « Beijing-2008 », qu’est-ce que la Chine pouvait encore montrer de fascinant au monde ? C’est certainement la question que beaucoup se posaient en allant à Shanghai pour l’édition 2010 de l’Expo universelle qui s’est ouverte le vendredi 30 avril 2010. Mais, une fois de plus, l’Empire du milieu a fasciné les millions de visiteurs dont d’illustres personnalités comme le président Amadou Toumani Touré.
Faire de l’Exposition universelle le symbole de son avènement comme puissance dominante ? C’était le défi des autorités chinoises en postulant à l’organisation de cette prestigieuse manifestation. Un défi relevé avec brio comme l’organisation des JO d’été, il y a 2 ans, à Beijing. L’Expo de 1851 à Londres avait signé le début de la révolution industrielle et celle de 1970 à Osaka a été le signal de l’émergence du Japon comme grande puissance industrielle. L’édition 2010 a confirmé l’éveil de la Chine.
Un éveil tant craint en Occident qui tente de l’enrayer en confinant le pays dans des fausses considérations de démocratie et de droit de l’Homme. Mais, une fois de plus, la Chine a repoussé les limites du réel pour mieux séduire et édifier le monde sur non seulement son progrès, mais aussi et surtout sur ses larges et étonnantes marges de développement. Des acquis et des atouts mis en relief sans renier ses 5000 ans de civilisation.
Pendant six mois, la Chine sera la vitrine du monde aussi bien au niveau de l’architecture (thème central de l’Expo universelle), mais aussi de la culture, du tourisme et de l’économie. Il faut souligner qu’à Shanghai, ville sulfureuse et futuriste, 20 000 manifestations culturelles sont programmées.
Et comme avec les Jeux olympiques de 2008, l’Exposition universelle de Shanghai a été précédée par des années de travaux à la mesure de la puissance chinoise, pour mettre à niveau les infrastructures de la ville. Nouveaux métros, routes et autoroutes, ponts, aéroports, tunnels… ont vu le jour pour accentuer le gigantisme de cette cité déjà fascinante et éblouissante.
Des quartiers entiers ont été rasés, remplacés par des parcs, des centres commerciaux, des gratte-ciel de bureaux… Situé au cœur d’une métropole en pleine expansion, le site même de l’Expo est tout un symbole de la montée en puissance d’une Chine dont le réveil terrifie de plus en plus l’Occident jaloux de sa capacité à relever tous les défis modernes sans remettre en cause ses croyances et ses convictions. L’aménagement et le fonctionnement du site (plus de 5 km2) de l’Expo universelle 2010 a coûté près de 4 milliards de dollars, soit environ 2000 milliards F CFA.
Un chiffre qui ne prend pas en compte les travaux annexes de connexion à ce lieu qui sera la plus grande attraction du monde pendant six mois. Pour connecter le site à la ville, 5 lignes de métro ont été créées ainsi que 100 lignes de bus, 2 terminaux d’aéroport, 31 voies rapides, 5 parkings-relais, des dizaines de routes, de tunnels ou de ponts, etc.
Le Mali dans ses beaux jours sur fond de civilisation
On comprend alors que l’Exposition universelle 2010, dont l’organisation est confiée pour la première fois à un pays « en voie de développement », soit celle de tous les superlatifs.
L’Empire du milieu a ainsi l’opportunité de présenter d’autres facettes de ses progrès actuels et futurs sur les fronts du design, de la création, du tourisme ou de la diplomatie culturelle à environ 70 millions de visiteurs, dont 5 millions de touristes étrangers attendus.
» Quasiment au centre du site, l’immense pavillon de la Chine, que le président de la République, Amadou Touré a été l’un des premiers chefs d’Etat à visiter, symbolise à lui seul, les prouesses techniques et technologiques dont le géant asiatique est capable. Aux allures de Cité Interdite moderne, le pavillon domine les autres », écrivait un confrère de L’Essor, envoyé spécial à Shanghai.
Et dans ce concert des nations, le Mali compte ne pas présenter un pâle visage. Notre pays est présent à l’Expo avec un stand officiellement encadré par 4 personnes. Il dispose d’une boutique et d’une représentation artistique. Construit sur une superficie de 224 m2, il se veut l’incarnation de la notion de ville meilleure enracinée dans une civilisation glorieuse et ancienne, pétrie d’hospitalité, d’accueil, de convivialité, de dialogue et de tolérance. La configuration du pavillon du Mali est caractérisée par « l’architecture soudano-sahélienne, un des fleurons du patrimoine national ».
A l’entrée se trouve symboliquement une relique de la porte de Tombouctou, la Cité Mystérieuse, comme pour exhorter les visiteurs à faire une excursion dans la civilisation millénaire du Mali, terre de grandeur et d’hospitalité.
Lors de l’Exposition de 2005 au Japon, le Mali avait attiré de nombreux visiteurs grâce à une tente décorée en textile original par un couple touareg. Le pays remet ça à Shanghai avec évidemment les mêmes chances de succès. Dans le stand, est également installée une relique de la célèbre mosquée de Djenné, une merveille d’architecture qui continue d’émerveiller le monde entier. « Cette mosquée est autant un vestige vivant que si beau de la couleur de la terre, de la savane, du Sahel et du fleuve Niger.
L’architecture dite de terre constitue un véritable challenge dans le choix des matériaux et de la technologie de construction d’habitations adaptées à nos besoins et à notre environnement », commente le commissaire malien de l’exposition, Mahamane Ansoumane Touré, cité par L’Essor.
Il faut aussi souligner que le pavillon collectif de l’Afrique abrite essentiellement des pièces originales fournies par 42 pays. Il embrasse le thème de la « Grande ballade de l’Afrique », et s’efforce de représenter la diversité culturelle, la solidarité et l’avenir prometteur du continent. A l’entrée du pavillon, est représentée Lucy, une femme de 3,5 millions d’années dont le fossile a été découvert en Ethiopie en 1974.
Selon de nombreux envoyés spéciaux, le pavillon africain expose également d’autres éléments aptes à attirer l’attention sur des éléments de la culture africaine, le meilleur atout du continent !
Alphaly
06 Mai 2010.