Le comité exécutif de l’Adéma/PASJ a suspendu Soumeylou Boubèye Maïga, 1er vice-président du parti. Dans une lettre en date du 4 décembre 2006 adressée à l’intéressé, Dioncouda Traoré et ses ouailles du CE reprochent notamment à M. Maïga des faits d’injures et d’avoir organisé et participé au meeting de l’Association des amis de Soumeylou Boubèye Maïga (Asma) consacrant le lancement de Convergence-2007 et de son désir à être candidat à la présidentielle. Bref, d’aller à l’encontre des résolutions de la 7e conférence nationale du parti pour ce qui concerne le soutien de l’Adéma/PASJ à l’actuel locataire de Koulouba.
Ceux qui ont assisté au meeting de l’Asma auront compris que ce mouvement regroupe des citoyens ordinaires de divers horizons et même des militants d’autres partis. Ainsi, l’on y a vu par exemple, Tiéman Coulibaly, secrétaire général de l’UDD, qui a d’ailleurs été reconduit à son poste à l’issue du 4e congrès ordinaire du parti de la Colombe, dimanche dernier. Tiéman a participé à ce meeting et fut d’ailleurs une des vedettes du jour. L’UDD ne l’a cependant pas blâmé à plus forte raison suspendu son secrétaire général dont l’agissement pouvait être considéré comme un travail fractionnel. L’Adema n’est pas l’UDD bien sûr, mais les agissements de son CE à l’encontre de SMB dépassent l’entendement.
Nouvelle implosion ?
Y a-t-il donc une justice à deux vitesses au sein de la Ruche ? Tous les observateurs de la scène politique nationale ont en mémoire des agissements de certains hauts responsables ou cadres pendant la présidentielle de 2002. Des candidatures indépendantes ont émergé au sein de l’Adéma, violant allégrement les règles de la Convention que le parti avait élaborées et que tous se devaient de respecter scrupuleusement. Ces agissements, à en juger par leur caractère hautement politique, ne sont-ils pas graves que les actes posés aujourd’hui par SMB ?
Nous n’avons pas la prétention de soutenir SMB, mais il s’est agi en 2002 de militants qui ont fait acte de candidature contre le candidat investi par le parti. De plus, à ce jour, personne ne sait si le président ATT est réellement candidat à sa réélection. Lui-même ne s’est pas encore prononcé sur le sujet.
Comme l’a souligné SMB dans sa réaction, tout observateur de la vie du PASJ sait que ce parti n’a toujours pas rendu conforme cette candidature d’ATT avec ses textes afin de la rendre statutaire. « Qui veut abattre son chien l’accuse de rage », dit-on.
Soumeylou Boubèye Maïga, qui ne se sent nullement pas concerné par la décision du CE, se dit déterminé à poursuivre ses activités au sein de son comité, sous-section et section du parti. Ce qui peut faire croire que l’Adéma/PASJ est loin d’être sortie de la zone de turbulences et risque de connaître une nouvelle scission, qui pourrait s’avérer mortelle pour l’ex-parti majoritaire.
Denis Koné
10 janv 07