L’information a été révélée lors de l’atelier annuel de concertation et de communication des deux sociétés et leurs partenaires les 16, 17 et 18 Novembre 2005 au sahel club de Sadiola. L’objectif principal de cette rencontre est de faire le point des activités annuelles d’exploitation d’or à Sadiola et Yatéla, rendre compte de l’état d’exécution des recommandations des précédents ateliers.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre annuelle, troisième du genre était présidé par M. Ibrahima Sissoko conseiller technique représentant le ministre des Mines de l’Energie et de l’Eau, les préfets de Kayes et Keniéba le maire de la commune rurale de Sadiola, le personnel de SEMOS et Yatéla au grand complet avec à leur tête M. Terry Mulpeter, Directeur Général des deux sociétés, les syndicalistes des mines, les ONG, la presse…
L’atelier a enregistré la participation de 200 séminaristes. On y notait également la présence de quatre députés de la première région avec à leur tête le doyen Abdoul Ba, porteur d’un message du collectif des députés de Kayes (CODK) afin d’étouffer dans l’oeuf une crise politico-communautaire en gestation.
Le Directeur général de SEMOS-SA et Yatela-SA, M. Terry Mulpeter s’est réjouit de la tenue de ce troisième atelier qui tend à s’instaurer dans la tradition. “Cet atelier annuel institué par les mines de Sadiola et Yatéla joue un grand rôle dans la bonne exécution de nos activités”, a-t-il affirmé. L’activité minière se développe de plus en plus dans les localités riveraines de Sadiola et Yatéla. Le 8 novembre dernier, le président de la République M. Amadou Toumani Touré a inauguré la mine d’or de Loulo prochainement, c’est Tabakoto, à quelques km de Sadiola, qui verra son premier lingot d’or couler.
Le 3 Novembre 2005, le conseil des ministres a adopté le programme de développement du secteur minier dont la mise en oeuvre devrait permettre d’accroître de façon durable la contribution du secteur minier en général et de l’or en particulier au développement de l’économie nationale et à l’amélioration du niveau de vie des populations.
De l’avis du représentant du ministre des Mines, une dynamique de communication s’est installée entre les mines de Sadiola et Yatéla et les communautés villageoises. Cette dynamique peut contribuer à la réalisation du projet de développement socio-économique de la commune de Sadiola avec la collaboration de la Société Financière Internationale (SFI), du gouvernement et d’autres partenaires. Mais la réussite d’un tel projet dépend en partie de l’entente dans la commune, une entente aujourd’hui entamée par les querelles de clocher des politiciens. Les principaux bénéficiaires de ce projet doivent donc prôner un climat d’apaisement et d’entente.
“Rien de grand et de beau ne peut se construire sans le consentement et l’engagement de tous pour le bien de tous dans une atmosphère de compréhension mutuelle”, a averti M. Ibrahima Sissoko représentant le ministre des Mines.
LES FAITS SAILLANTS
L’année 1996 marque le début de la production d’or à Sadiola après des études de sondage en 1990 et de faisabilité achevée en 1993. Les actionnaires sont : AngolGold Ashanti 38%, (une société Sud-Africaine) IAMGOLD 38% (Canadienne), le Gouvernement du Mali 18% et IFC 6% (banque Mondiale).
Quant à Yatéla, la production d’or proprement dite a commencé en 2001 après des études de faisabilité, l’accord du permis d’exploitation et la construction de l’usine. Ici les actionnaires sont : AngloGold Ashanti 40%; IAMGold 40% et le Gouvernement malien 20%. Sadiola et Yatela partagent la même direction.
La Société d’Exploitation de la Mine d’Or de Sadiola en 11 ans d’exploitation a réalisé depuis l’ouverture de la mine en 1996, 124,522 milliards de Fcfa de dividendes payés aux actionnaires et a contribué à plus de 340,30 milliards de Fcfa à l’économie malienne.
En 2005 elle a contribué dans le développement de la région de Kayes à hauteur de 9,02 milliards Fcfa. Malgré toutes ces dépenses, la SEMOS a fait un bénéfice net de 6,03 milliards Fcfa.
En 5 ans d’exploitation, Yatela a contribué pour 1 milliard de Fcfa dans l’économie de la région de Kayes.
Ensemble les deux mines ont contribué à l’économie malienne à plus de 425,6 milliards Fcfa; l’entretien courant de la route reliant Kayes et Sadiola (environ 80 km) coûte à la SEMOS et à Yatela 440 millions par an. Sadiola emploie 1264 personnes incluant les sous-traitants et Yatela 1197 soit au total 2461 emplois créees.
A la Direction générale on avance que 92,56% de ces employés sont des maliens soignés gratuitement. Pour le renforcement des capacités techniques des travailleurs des deux mines de Yatela et Sadiola, 10 candidats ont bénéficié de bourses d’études; dix autres étudiants ont été admis à l’université de Pretoria dans le cadre d’un programme de stage dans les mines Anglogold au titre de l’année 2005/2006.
Anglogold adhère totalement aux normes environnementales prescrites par la Banque Mondiale ; dans le cadre de la délocalisation des postes de responsabilité; la société applique la promotion des cadres nationaux.
LES CODES DE CONDUITE
Dans les mines d’or de Sadiola et Yatela, certaines valeurs sont des principes sacro-saints non négociables tel que la sécurité dans les mines afin de limiter voire éviter les risques d’accident de travail ; les visites techniques des camions sont effectuées chaque mois…
DES REALISATIONS COMMUNAUTAIRES
Selon Issiaka Sangaré, coordinateur du développement, grâce à la mine de Sadiola et Yatela des centres de santé ont été construits et des travaux d’adductions d’eau, de forages et de puits à grand diamètre ont été réalisés. Dans le domaine de l’éducation, 10 écoles de 1er cycle de trois classes chacune ont été construites en dur, 3 écoles du second cycle soit 39 classes ont été construites.
Le programme HEY enseigne l’anglais et les principes de fonctionnement des mines aux élèves de second cycle de Sadiola, Kourouketo et de l’Ecole de la Mine. Sur le plan sanitaire, les mines de Sadiola et Yatela contribuent au programme de vaccination, à l’imprégnation des moustiquaires. Dans la lutte contre le VIH/Sida, une campagne de sensibilisation et des distributions de préservatifs sont organisées par les deux mines.
Les questions des participants à cet atelier ont porté sur l’après mine ; les risques liés à l’utilisation du cyanure, un produit chimique utilisé dans l’extraction de l’or ; la participation de la Société Financière Internationale (SFI) au capital de la mine de Sadiola et son absence du capital de Yatela.
En réponse à ces questions, les intervenants ont expliqué que la production minière exige l’utilisation du cyanure. « Le cyanure est utilisé dans nos mines selon les normes du code international« , affirme M. Birama Samaké, directeur du département social et environnemental de SEMOS et Yatela.
L’absence de la SFI à Yatela alors qu’elle est présente à Sadiola serait due au seul fait que la SFI n’a pas été sollicité dans le capital de Yatela. Parlant de la durée de vie des mines, M. Samaké a dit qu’une mine est comme un être qui naît, grandit et meurt.
La vie d’une mine est déterminée par le prix des articles, le mode de taxation, la stabilité politique, la quantité des réserves etc.
La fermeture de la mine de Sadiola est prévue en 2015 et celle de Yatela en 2007.
Daba Balla KEITA
18 novembre 2005.