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Ce qu’on redoutait s’est produit : le onze du Burkina pour son match aller du dernier tour du Mondial 2014 n’a pu empêcher la sélection algérienne de marquer à Ouagadougou. Du coup, c’est une bonne opération pour les Fennecs qui se sont finalement inclinés (2-3) le samedi 12 octobre 2013 face aux Etalons dont la victoire a l’allure d’une défaite. Avec une défense poreuse, un milieu en manque de confiance et un mauvais coaching de Paul Put, tout était vraiment réuni pour qu’un sentiment de tristesse prédomine au coup de sifflet final.

On a beau discuter sur la prestation du onze du Burkina lors de son match aller du dernier tour du Mondial 2014, une chose est sûre : l’équipe n’a pas totalement convaincue. Mieux, elle est retombée dans ses travers avec une défense mal inspirée qui a facilité la tâche à l’adversaire, lequel n’en demandait d’ailleurs pas mieux. Le manque de vigilance et de placement a profité aux Fennecs, qui ne s’attendaient sûrement pas à un tel scénario.

jpg_etalons-fennec.jpgQuand est-ce que les Étalons comprendront qu’un match se joue souvent à de petits détails ? Pour l’avoir peut-être ignoré, voilà qu’ils se sont réveillés le dimanche 13 octobre 2013 à Joly hôtel avec des interrogations. Mais en pareille circonstance, on garde la tête froide en se disant que la qualification est toujours possible. L’adversaire ayant marqué chez nous, il n’est pas exclu qu’on en fasse de même. Un tel raisonnement, on le tient à longueur de journée pour garder bonne contenance malgré les critiques et autres déceptions. Mais en attendant les faits sont là : le onze du Burkina s’est compliqué la tâche dans la perspective du match retour le 19 novembre prochain à Blida.

Samedi il n’a pas bien joué, contrairement à ce qu’on attendait de lui, et sa prestation contre le Gabon le 7 septembre était meilleure que cette fois. Le onze de départ n’a pas sensiblement changé puisqu’on enregistrait l’arrivée d’un suspendu (Paul Koulibaly) et d’un blessé (Aristide Bancé). On espérait donc que les Étalons en feraient voir de toutes les couleurs aux Renards des sables du Sahara. Mais on joue à peine deux minutes quand le sociétaire de Lyon, Bakary Koné, est victime d’un claquage et non d’une crampe. Sorti pour recevoir des soins, il revient sur la pelouse mais pas pour longtemps. Sa situation étant désespérée, c’est Steve Yago qui lui supplée.

C’est une défense inédite qui saute aux yeux. Contrairement à ce qu’on pensait, les Fennecs ne sont pas venus pour fermer le jeu. Avant le premier quart d’heure, ils obtiennent coup sur coup trois corners. Et comme si cela ne suffisait pas, une tête d’El Arabi Hilal Soudani est captée par Daouda Diakité.

C’est à la 20e minute qu’intervient le premier corner burkinabè. Mais le jeu n’est pas rassurant et à la récupération on ne formait pas un bloc. Le côté gauche a souffert avec Mohamed Koffi qui a écopé du premier carton jaune de la partie (23e). Pris souvent de vitesse, l’homme à la barbichette grise n’était pas dans le coup.Sans compétition, ce n’est pas du tout étonnant, alors que le staff technique nous a fait croire qu’il évolue à FC Zurich.

Il en est de même pour d’autres joueurs qui sont toujours à la recherche de clubs. Comme la compétition ne ment pas, c’est Jonathan Pitroipa qui régule le jeu par ses orientations et ses passes. On sent même qu’il porte à lui seul le poids du jeu. A la 41e minute, sur une de ses percées, il est victime d’une irrégularité dans la surface.

Bancé se présente et tire. Adi Mbolhi s’élance et repousse le ballon. C’est la stupeur dans le stade pendant que dans la tribune des supporters des Vert on jubile après la prouesse du gardien de but. Il a fallu attendre le temps additionnel (46e) pour voir les nôtres ouvrir la marque par l’inévitable Pitroipa sur une longue balle de Jean Noël Lingani.

Naïveté

Dès le retour des vestiaires, les Algériens sont les premiers à attaquer et, contre toute attente, ils égalisent par Sofiane Feghouli d’une frappe croisée qui laisse Diakité pantois (50e). Le public burkinabè est sans voix. Naturellement, de l’autre côté, c’est la joie et des fumigènes partent d’un peu partout. Deux minutes plus tard, Hilal Soudani échoue d’un cheveu face à Diakité, pas trop rassurant.

Les Fennecs jouent tranquillement comme s’ils étaient à Blida. Tactiquement et techniquement en place, ils font tourner le ballon et mettent en difficulté les Burkinabè, qui ne se retrouvent pas. En attaque, Bancé est à la peine de même que Prejuce Nakoulma, qui erre comme une âme en peine, incapable de fixer la défense adverse. Dans le carré dit magique, c’est la noyade et le capitaine Charles Kaboré a disparu de la pelouse.

On ne voit que Djakaridia Koné qui se démène comme un beau diable pour colmater les brèches. C’est d’ailleurs lui qui inscrit le deuxième but sur un exploit personnel d’une frappe parfaitement croisée (65e). Le public retrouve de la voix, mais cela ne sera que de courte durée. A la 68e minute, Carl Medjani, sur un corner de Taider Saphir, obtient l’égalisation d’une tête imparable. Sur cette action, la naïveté des défenseurs y est pour quelque chose et puis Diakité n’a rien fait pour sauver les meubles.

A 2-2, les vice-champions d’Afrique commencent à douter et on voit Paul Put qui se gratte sans cesse le crâne, cherchant à recadrer l’équipe. Heureusement pour lui qu’il y a eu ce penalty venu comme une offrande transformé par Bancé. C’est le but de la victoire acquise dans la douleur et qui a empêché une grande partie des supporters de faire la fête à travers les artères de la ville. Mais c’est peut-être partie remise en attendant que le fol espoir se réalise à Blida.

Justin Daboné

Mise à jour le Dimanche, 13 Octobre 2013 19:52

Source: L’observateur Palaaga