A à en croire Abdelhamid Lazrak, les formations qui seront engagées l’année prochaine colleront à la réalité de nos pays, le Maroc ou le Mali. L’emploi sera de toute évidence le credo, comme c’est le souci de la quasi-totalité de tous les pays du monde.
«Notre action s’inscrit dans le cadre de la formation, former des hommes et des femmes qui vont être aptes à coller au marché de l’emploi», a-t-il dit. Le problème de l’emploi a tout à fait une approche différente selon que l’on soit au Nord ou au Sud. C’est pourquoi, pour servir au Mali, les jeunes Maliens doivent être formés au Mali, selon le co-président marocain de l’Estm. La spécialisation peut se faire ailleurs mais dans une période extrêmement courte. «Mais pour coller à la réalité et pour se reconnaître par la suite, il faut impérativement qu’ils restent. Ceci est un Conseil que je donne, nous avons vécu cette expérience dans les deux dernières années au Maroc», a affirmé Lazrak. Selon lui, les marocains formés au Maroc sont beaucoup plus au-dessus de leurs collègues marocains qui viennent de l’extérieur avec des formations de Bac + 6, voire même de dix années passées à l’extérieur. Ceux-ci sont totalement déconnectés des réalités du pays. Que dire de l’IHEES Casablanca ? Il est une expérience qui a inspiré celle de l’Estm. Au départ, l’IHEES qui est l’émanation d’un plan d’action universitaire Mercure à Bruxelles recevait une population très importante de Marocain qui venaient à Bruxelles pour se former aux techniques de Management et de la gestion. C’est une école d’excellence en Belgique qui a été choisie par les autorités marocaines pour former les jeunes. Mais à cause des visas, de restriction de déplacement au niveau de l’Europe, il s’est avéré tout simplement qu’il était très difficile pour les marocains d’aller rejoindre ce pays. Des responsables de Mercure sont venus au Maroc pour chercher une succursale de Mercure à Casablanca. C’est dire que les étudiants marocains, quand ils sont inscrits sont déclarés dans les mêmes conditions qu’à Bruxelles. Ils ont les mêmes prérogatives, les mêmes droits, ils doivent répondre au même niveau que les Belges. C’est ainsi qu’ils reçoivent le diplôme de la Belgique. L’arrivée au Mali dénote donc de la volonté d’amener l’expérience du Nord. «Nous sommes venus incruster le même esprit du Sud à Bamako. A savoir ramener à Bamako, l’IHEES Casablanca qui est une chaîne de transmission de Bruxelles à Casablanca.
L’IHEES Casablanca est un campus de 3 écoles composées autour de 660 étudiants dont à peu près 20 % de subsahariens qui viennent pratiquement de tous les pays francophones africains.
Sur le continent, c’est uniquement à Bamako que l’Estm est installée. Selon le co-président marocain, «nous recevons des jeunes étudiants subsahariens jeunes étudiants subsahariens en général, beaucoup de boursiers. De ce fait, nous sommes tenus de rendre compte à ces gouvernements qui les financent en général. Je parle du Crabon, de Centrafrique, du Cameroun. En dehors de l’Afrique nous sommes l’émanation de la fondation universitaire Mercure, nous sommes une antenne de cette fondation à Casablanca et nous profitons de la quasi-totalité de tous ses liens qui existent à travers le monde» a révélé Lazrak.
Boukary Daou
6 juillet 2005