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A Bamako, les espaces de jeux offrent de véritables moyens de divertissement aux enfants sans toutefois garantir leur sécurité. Et pourtant, la sécurité doit être un élément essentiel qui doit être au cœur de la gestion de ces lieux.

Aujourd’hui, les centres de jeux ne manquent plus à Bamako, car ils poussent comme des champignons. En cette période de vacances scolaires, les enfants fréquentent massivement les centres de jeux où ils ont accès à toutes sortes de jeux : les dangereux et les moins dangereux. Ce n’est pas cet embarras de choix mais plutôt l’insécurité qui plane sur les joueurs, les enfants qui est problématique. Une insécurité latente dont ils sont régulièrement victimes.

Une enquête menée dans plusieurs centres de jeu de Bamako révèle que c’est seulement le profit qui intéresse les propriétaires de ces espaces, l’important étant que les visiteurs paient. Dans ces locaux, aucun dispositif sécuritaire n’est mis en place. En effet, le visiteur paie son ticket à l’entrée et passe directement à l’acte.

Cet acte de jeu, apparemment savoureux, tourne souvent au cauchemar en cas de faux-bond ou de chute inopportune. Des jeux comme « l’auto-tamponneuse » ou la balançoire nécessitent un suivi et une assistance de l’enfant. Un agent d’un organisme international à Bamako assure que ses enfants ne mettront plus jamais les pieds dans un centre de jeu après la chute épouvantable qui a coûté la vie à l’un d’eux.

« Autrefois, tous les week-ends, j’amenais mes enfants dans un espace de jeu. Mais, le jour où mon enfant a lamentablement chuté d’une balançoire, je me suis rendu à l’évidence qu’il n’y avait aucune mesure sécuritaire. Dès lors, j’ai décidé de ne plus les emmener dans les centres de jeu » , affirme-t-il.


Luna Parc, un exemple ?

Ce qui est grave, c’est que les parents qui conduisent leurs enfants dans les centres de jeux pour revenir les chercher plus tard sont dégoûtés par le risque couru avant leur retour, surtout que n’importe qui a accès à ces lieux même si l’usage des jouets est conditionné à la détention d’un ticket. L’aventure de ce quadragénaire est édifiante. « J’avais pris l’habitude de laisser mes enfants jouer dans un centre de la place jusqu’à ce que je termine mes courses. Cependant, quand j’ai surpris un homme venu de n’importe où en train de les aborder, j’ai eu l’impression qu’il tentait de les enlever. Désormais, ils jouent à la maison » .

A défaut d’une intervention des autorités pour réglementer le secteur et ainsi mettre fin à l’implantation anarchique des espaces de jeux, les parents sont, en tout cas, avertis et ils doivent veiller sur leurs enfants en ces lieux.

Situé sur la route de Koulikoro, Luna Parc est un des centres de jeux les plus fréquentés de la capitale. Pendant ces vacances, le parc reçoit un monde fou y compris des étrangers de 16 h à zéro heure. Certes, le centre est hyper équipé, mais ses dispositions sécuritaires y sont pour beaucoup. D’abord, certains instruments de jeux sont interdits aux moins de 12 ans. En plus d’un technicien spécialiste pour chaque jeu et d’autres techniciens chargés de suivre et d’assister les enfants au cours de leurs jeux, le centre a un gardien pour contrôler les entrées et sorties.

« Nous sommes obligés de sécuriser les lieux, car si un client se blesse, nous le prenons complètement en charge jusqu’à ce qu’il se rétablisse » , nous a confié Salah Ag Ibrahim, le gérant du centre.

Ogopémo Ouologuem

( stagiaire )

29 août 2007.