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Filifing Diakité : coordonnateur du réseau des journalistes pour la promotion des droits de l’homme ( RJPRODH) :

« Je pense qu’il est nécessaire aujourd’hui de tenir l’EID parce que c’est cet espace qui permet aux citoyens de s’exprimer librement face aux membres du gouvernement. Il y a beaucoup de révélations. Il y a des choses certes que les gens connaissent, mais qui n’ont jamais été dites. C’est le lieu pour qu’elles soient vraiment dites. Un autre aspect important c’est que les interventions ont beau être filtrées, les contributions des organisations militant dans la société civile en faveur des droits humains apportent beaucoup d’informations complémentaires. Je pense que l’EID est un succès. On a aussi parlé du suivi des recommandations. D’ailleurs notre réseau (le RJPRODH) avait souhaité initier des actions dans ce domaine là. Le Mali est le seul pays à tenir l’EID, donc il en vaut la peine.
Le RJPRODH est membre du comité d’organisation de l’EID. Nous sommes à la sous-commission. Nous contribuons à la facilitation de la communication des citoyens, de l’orientation des participants
».

Me Amadou Tiéoulé Diarra président de la Ligue pour la Justice et le Développement des Droits de l’homme (LJDDH) :

« Il y a la nécessité de maintenir l’EID même si le nombre d’interpellations rétrécit d’année en année. Il y a une responsabilité des organisations de défense des Droits de l’homme qui se pose et qui doit forcer les choses pour qu’on admette un nombre acceptable du nombre d’interpellations. Il y a également un autre problème, c’est que le ministère de la justice est un département qui est interpellé au même titre que les autres. Je pense que l’EID doit être rattaché à la Médiature de la République qui est donc une structure autonome qui devra faire face à tous les départements.
A ce niveau, les choses peuvent évoluer qualitativement. C’est un fait notable que tout un gouvernement se fasse interpeller par les gouvernés par rapport à des questions. Cela est un exercice difficile à admettre quand on dénonce vos injustices devant vous-même. C’est important dans un Etat. Je pense qu’il faut améliorer les structures déjà existantes et en promouvoir. Je pense aussi (parlant de la confiance du peuple à la justice) que la question de la justice est une évolution. Les Maliens, hier, avaient beaucoup d’appréhensions par rapport à la justice.
Mais aujourd’hui je pense qu’il y a une avancée. Je puis me permettre de dire qu’au niveau de la Cour d’appel de Bamako, il y a une bonne gouvernance. Il y a un espoir pour le changement parce que les décisions de Première Instance qui sont mal faites peuvent être censurées. Celui qui présente un dossier bien complet et bien compilé, il n’y a pas de raison de perdre son dossier aujourd’hui à la Cour d’Appel de Bamako en ce qui concerne son organisation. Il faut s’en féliciter
».

Maître Mamadou Camara, Avocat à la Cour, chargé de communication au ministère de la Justice :

« C’est une nécessité absolue de maintenir l’EID, car aujourd’hui, les Maliens ont vu la nécessité de cet espace qu’ils utilisent à bon escient. Je pense que c’est un instrument de promotion des droits de l’homme et de renforcement des acquis dans ce domaine. Il y a des avancées notables notamment quand on se réfère aux recommandation de la 9ème Edition de l’EID : c’est le règlement concret des problèmes. La plupart des dossiers ont reçu un traitement. Cela dit, on ne peut pas dire que chaque fois qu’il y a une interpellation, il n’est pas dit que l’intéressé est fondé dans les faits. Souvent, les gens ont le sentiment d’injustice alors qu’en réalité, ou ils n’ont pas suivi toutes les procédures, ou ils n’ont pas le droit de leur côté tout simplement. Dans ce cas, il y a rejet. Mais toutes les interpellations fondées dans les faits reçoivent un traitement de la part du département. Il en est de même des recommandations ».

Salifou BANGALI

13 décembre 2005.