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«La maîtrise des sciences et des techniques agricoles est un passage obligatoire pour le développement agricole et partant du développement global de notre sous-région. La biotechnologie donne de nouvelles opportunités pour améliorer les conditions des 290 millions d’âmes qui habitent les 15 pays de la Cedeao, en permettant en effet, d’améliorer considérablement, par l’augmentation quantitative et qualitative de la production agricole, les conditions de vie des populations».

Cette prise de position du ministre malien des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Ahmed Diane Séméga, représentant le Premier ministre pour présider la cérémonie d’ouverture de la Conférence ministérielle le 24 juin 2005, présente la biotechnologie comme la solution aux problèmes dont souffrent nos populations dont l’insécurité alimentaire.

Le ministre Ahmed Diane Séméga a défini la biotechnologie comme étant : «l’ensemble des techniques, méthodes et procédés utilisant des systèmes biologiques en vue de la production de biens et services pour le bénéfice de l’homme».

Une définition utilitaire de ces techniques, renforçant ainsi une prise de position. Selon lui, en Afrique de l’Ouest dont l’agriculture est frappée d’une fragilité sans merci, «l’heure est aux actions concrètes pour promouvoir la biotechnologie dans la sous-région».

La biotechnologie apparaît donc comme une solution à la famine, à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire, des problèmes communs aux pays de l’Afrique subsaharienne.

La Conférence de Bamako sur la biotechnologie fait suite à celles de Sacramento (USA, du 23 au 25 juin 2003) sur la problématique de l’accès des pays du Sud à ces technologies nouvelles, d’Abuja, puis de Ouagadougou en juin 2004.

Jusque là l’agriculture de l’Afrique de l’Ouest reste tributaire des aléas de toute sorte et peine à s’imposer sur les marchés internationaux, à cause des facteurs liés à la sécheresse, à l’invasion des criquets, la pauvreté des sols et d’autres facteurs socio-économiques et écologiques.

La rencontre de Bamako visait l’identification des actions prioritaires à mener, l’évaluation des moyens nécessaires à leur mise en oeuvre. C’est ainsi, selon le représentant du secrétaire général de la Cedeao, Dr Daniel Eklu, que l’Afrique de l’Ouest pourra «nourir convenablement une population de plus en plus nombreuse et fortement urbanisée, faire la promotion d’un développement durable au double plan social et environnemental, faire la promotion du marché régional et insérer notre agriculture dans le marché international».

Selon le ministre malien de l’Agriculture Seydou Traoré, «la biotechnologie n’est pas un luxe aujourd’hui au Sahel. Elle a sa place pour combler le déficit alimentaire qui frappe la sous région. Des problèmes de commerce ne doivent pas nous en empêcher». Un discours qui traduit une détermination du ministre.

Boukary Daou

29 juin 2005