Le chef du centre secondaire de Lafiabougou, Tati Diarra, abusivement appelé maire de ce quartier populaire de Bamako, a été inculpé pour escroquerie, faux et usage de faux. C’est le Procureur de la commune IV qui a pris cette lourde responsabilité, le lundi 10 novembre. Il l’a envoyée séjourner à la prison de Bollé (Banankabougou, en commune VI du District de Bamako), spécialisée dans la garde des femmes.
Qu’est-ce que la justice reproche à l’édile du RPM? Il nous est revenu, de bonne source, qu’un agent de cette respectable dame a été victime d’un accident de la circulation la semaine dernière. Conséquences: les documents qui se trouvaient dans son sac se sont dispersés et la police a constaté l’existence des copies d’extrait d’acte de naissance, de décès et autres vierges, dûment signées et cachetées par Tati Diarra. L’intéressé, qui détenait ces actes suspects, n’a pas hésité à déclarer aux agents de police que c’est bien la maire de Lafiabougou qui les lui a remis.
C’est ainsi que Tati Diarra a été interpellée et une enquête a été diligentée. Elle a conduit à une perquisition au cours de laquelle, « des choses compromettantes ont été trouvées chez elle « , nous a-t-on dit de source proche du dossier. Ainsi, le lundi 10 novembre le juge ayant fait sa religion sur cette affaire a décidé d’envoyer la très dynamique et engagée Tati Diarra en prison.
Réputée être une femme éloquente, Tati Diarra célèbre des dizaines de mariages durant les week -ends. Nombreux sont les couples qui se dirigent vers la mairie de Lafiabougou pour sceller leur union à cause du discours et surtout des conseils éclairés qu’elle prodigue aux mariés.
Célèbre, Tati Diarra l’est puisqu’elle avait défrayé la chronique lors des dernières législatives. En effet, le RPM avait retenu en C IV, dans un premier temps, le duo IBK – Tati Diarra. Mais, le président du RPM lui a préféré le professeur d’université, Abdramane Sylla. Ce dernier, sous le couvert d’IBK, a pu entrer à l’Assemblée nationale dont il est actuellement l’un des vice – présidents.
L’on est fondé à croire que cette affaire, du reste tout simplement condamnable, n’a pas pu être étouffée parce que la bonne dame est de l’opposition, en l’occurrence du RPM.
Chahana Takiou
13 Novembre 2008