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La société gère au quotidien ses faits et choix qui donnent à l’humanité ses couleurs. Les histoires de maîtresse jalonnent la vie sentimentale de l’homme et maculent ses tendances et désirs. Et ces questions qui reviennent sans cesse. L’époux peut-il se passer de maîtresses ? Les escapades extraconjugales sont-elles nécessaires pour l’équilibre de l’homme ?

C’est un chapelet d’interrogations qui se greffe sur ce qu’on appelle la pratique de deuxième bureau. Il paraît que certains époux jugés «sérieux» font exception à cette espèce d’infidélité généralisée. Réduire la vie sexuelle au seul cadre conjugal est un mérite mais un défi que seul l’idéal de maîtrise de soi peut relever.

Même la polygamie semble avoir beaucoup plus l’adhésion des défenseurs de la morale que l’option de maîtresse en vogue. Mais il n’est pas rare de retrouver des polygames sur la route des maîtresses. Peut-être sous l’emprise de la boulimie sensuelle.

L’affaire de maîtresse pose un problème majeur, celui du degré d’attachement de l’époux à la maîtresse. Si cette dernière devient une obsession pour le mari infidèle, les dégâts sont énormes pour le couple marié ou vivant maritalement.

Beaucoup de femmes sont victimes de l’irresponsabilité de leur époux prisonnier des délices du plaisir consommé avec l’être aimé et niché loin du foyer conjugal. Si en revanche, l’amour pour l’épouse n’a pas reçu le contrecoup de la passion avec la maîtresse, l’aventure extraconjugale ne sera pas dévastatrice.

Mais l’époux peut-il gérer plusieurs maîtresses sans abîmer sa propre vie ? La question paraît banale au regard des records qui se bousculent et qui laissent l’humanité évasive. Même le coût de l’entretien des maîtresses n’émousse pas les ardeurs des mâles. La fortune, on le sait, rend audacieux, mais dans cette affaire, les plus nantis n’ont pas le monopole du désir. La tentation est ici la chose la mieux partagée.

Vive les maîtresses ! La pratique de second bureau vient de loin. La quête perpétuelle du plaisir extraconjugal durable ne doit pas détruire la famille, cellule de la société.

Il serait indécent que l’abandon des enfants et la faillite dans l’accomplissement du devoir conjugal soient le prix à payer pour les excès. La course aux maîtresses trouvera son charme non dans la lâcheté qu’elle induit chez certains, mais dans l’augmentation de responsabilité de l’époux envers sa femme.

Il n’est pas exclu que les maîtresses soient exposées à de triste sort. Sous nos cieux, la jalousie de la femme légitime distribue elle aussi ses actes néfastes. Des cas abondent.

La société s’est adaptée à la pratique des maîtresses. L’hypocrisie ambiante complique l’exercice de la vieille trouvaille dans notre milieu. Et pourtant, elles poussent comme des champignons, ces femmes qui réveillent le sens des hommes officiellement liés mais exposés au choix des bureaux.

Le phénomène rythme l’évolution du monde, et est protégé par une discrétion qui fait couver des scandales. Accompagnée de droiture et d’imagination aussi bien des hommes que de leurs maîtresses, l’affaire fonctionne à merveille. L’essentiel est que les maîtresses ne pénalisent les épouses et que celles-ci ne soient des arguments pour exploiter les maîtresses. C’est à l’homme de ne pas créer l’injustice.


Gnimadi Destin

09 Février 2009