Très généralement au cours du débat sur ce combat, des hommes font une comparaison entre les femmes rurales et urbaines, c’est à dire posent un problème qui n’existe pas réellement. Que ça soit dans la ville ou dans le milieu rural les droits des femmes sont à défendre.
Mais tout dépend de la réalité des milieux et du contexte auquel l’on se trouve. Dans le contexte actuel, les femmes qui ont eu la chance d’aller à l’école oeuvrent pour le bien-être de la femme rurale.
C’est là où ceux qui ont mal compris le combat parlent de poignée de femmes, tout en oubliant que toutes les femmes ne peuvent se lever d’un coup mais qu’il faut des représentantes pour parler au nom des autres.
Si les femmes de la ville réclament une représentativité aux postes de décisions (électifs ou nominatifs), les femmes rurales recherchent le bien-être au niveau des familles. On ne doit pas se voiler la face en Afrique, tous les problèmes sont réglés au niveau de la ville, surtout dans la capitale.
Et le bien de la femme rurale dépend des grandes décisions de la ville. Avec le combat des femmes au niveau de la ville les femmes rurales ont désormais des terres pour cultiver à leur propre compte.
Aussi avec les mouvements des femmes de la ville à travers les associations et ONG, les travaux ménagers de leurs soeurs de la campagne ont été allégés grâce à la construction des puits modernes, des moulins et des plates-formes pour ne citer que ceux-ci.
Autrement dit, au moment de la prise des décisions, il faut la présence de femmes pour parler de vrais problèmes de femmes. A défaut, avoir des hommes qui ont été sensibilisés et qui ont compris les problèmes des femmes.
L’opinion nationale commence à comprendre les vraies raisons d’un tel combat. Ainsi, avec la sensibilisation, le plaidoyer et l’aide des hommes qui sont conscients du rôle important que jouent les femmes, l’Assemblée Nationale a adopté la charte des partis politiques qui accorde un quota de 30% aux femmes sur la liste électorale.
Par ailleurs, s’il est bon de mettre les femmes sur la liste électorale, il est encore mieux de les mettre en bonne position pour qu’elles soient élues. Et les plus hautes autorités, conscientes du rôle de la femme, ont proposé d’accorder les 5% de l’aide aux partis politiques aux formations politiques qui auront le plus de femmes élues.
Et ce projet de loi électorale est déjà sur la table de l’Assemblée Nationale, on attend la prochaine session pour son adoption. C’est aux honorables dames minoritaires de bien jouer auprès de leurs homologues pour que ce projet de loi passe avec une majorité.
Faut-il souligner qu’être contre le combat des femmes c’est être contre le développement, car aucune famille, aucune société, aucun pays ne se développe sans l’épanouissement de la femme.
Cependant, ces hommes qui ont mal compris ou qui ne veulent pas comprendre le combat des femmes doivent se souvenir que l’un ne peut se passer de l’autre. En d’autres termes, les femmes et les hommes sont complémentaires.
Pour preuve, une famille est prospère si l’homme et la femme apportent tous leur contribution. Mais refuser d’accorder la liberté à sa femme de travailler ou d’occuper de poste de responsabilité, c’est se créer de problèmes.
Car aucun homme ne peut se suffire sans l’aide de sa moitié, qui est sa femme. Mais pourquoi ne pas reconnaître ce mérite des femmes ?
Dado CAMARA
13 mars 2006.