Mercredi 09 février dernier à Saint Denis les Aigles du Mali ont réalisé un nul (2-2)face au Syli national de Guinée Conakry. C’était à l’occasion d’un match amical de préparation de la prochaine journée des éliminatoires combinés Can et mondial 2006. Plus que le résultat, c’est le climat dans lequel la rencontre s’est déroulée qui attire l’attention du monde sportif.
En effet, peu avant la convocation des 18 éléments devant participer à la rencontre, le capitaine Mahamadou Diarra «Djila» avait laissé savoir sur un site internet relayé par un confrère de Bamako, «qu’il ne répondrait plus à la sélection nationale tant qu’on aurait pas changer le staff technique». Plus loin, il se plaint du fait que les entraîneurs respectifs ne durent pas à la tête de la sélection. Ces informations ont été précédées par d’autres annonçants des contacts entre le département des sports et l’entraîneur français Robert Nouzaret.
C’est dans cette atmosphère tendue que les joueurs ont rencontré à Saint Denis en marge de la rencontre le Ministre de la Jeunesse et des Sports le Dr. Moussa Balla Diakité. Principalement, ils exigent un meilleur encadrement technique et de meilleures conditions d’encadrement.
Toutes choses qui relèvent de la compétence de la fédération malienne de football. Bizarrement, les joueurs ne voulaient pas rencontrer le ministre des sports en présence du président Tidiani Niambélé. Selon des informations, le président de la Femafoot n’a été accepté que sur insistance du Ministre Diakité.
Loin de soutenir que Mad Kéïta ou un autre technicien local puisse être l’homme de la situation. Cependant il faut s’assurer que la manière de s’y prendre est plutôt préjudiciable aux minces chances de qualification.
Au-delà de Capi, c’est l’encadrement technique et administratif qui est désormais concerné. Rappelons que Mamadou Bagayoko refuse de porter les couleurs nationales tant que Tidiani Niambélé demeure le président de Femafoot. Avant il réclamait les deux têtes de l’ancien ministre Djibril Tangara et de l’ancien sélectionneur Henry Stambouli. Aujourd’hui Djilla et certains demandent la tête de Capi, c’est aussi dangereux.
Dangereux de voir des joueurs imposer ou déposer des entraîneurs, car le football c’est la discipline. Sans elle pas de résultat. Lorsqu’on sait que Djilla, Bagayoko, Sammy sont les «va-t-en guerre» d’un groupe prêt en découdre avec l’instance dirigeante et que Soumaïla Coulibaly et Mohamed Lamine Sissoko, ont tous eu des prises de bec avec Capi, quand on sait que Capi, est à couteau tiré avec certains techniciens du pays dont Cheick Oumar Koné, Moussa Bah, Mamadou Coulibaly.
Surtout, quand on croit aux sources proches de Malifoot qui soutiennent que la Femafoot veut maintenir une ligne dure, en écartant les «rebelles».
On comprend que les choses deviennent compliquées. Le consensus autour des Aigles est désormais en danger. L’on se pose la question si Capi ne va pas démissionner pour ne pas prendre l’entière responsabilité d’une éventuelle élimination. Dans ce cas, son successeur aurait-il suffisamment de temps pour connaître le groupe ?
En réalité pour le bonheur de football malien il faut oublier les querelles de personnes, se donner les mains pour aborder la phase retour avec toutes ses forces, que le département soit plus présent en jouant à l’apaisement et à la conciliation des positions des joueurs, et de l’encadrement technique et administratif. Que les autorités s’activent à réunir les différents camps d’entraîneurs pour qu’ils soutiennent les mêmes causes. Que Mamadou Kéïta face d’avantage preuve de souplesse, et se concentre sur le groupe qui voudrait alors participer à la rencontre de la 6ème journée, dans le cas échéant.
Surtout, que les Mahamadou Diarra, Sammy Traoré, Soumaïla Coulibaly, Mamadou Lamine Sissoko ou Frédéric Oumar Kanouté acceptent de mouiller le maillot national aussi pour eux-mêmes. Qu’ils comprennent que leur part de responsabilité est certainement aussi avérée que celle des sélectionneurs Alain Moizan et Mamadou Kéïta.
En effet, à quelques exceptions près, ils mouillent plus le maillot avec leurs clubs respectifs qu’avec l’équipe nationale.
Quand, tous auront joué et pleinement leurs rôles les chances réelles de qualification resteront intactes. Sinon, ils auraient désignés seulement un bouc émissaire (les encadrements respectifs) pour camoufler les vrais problèmes évidents. N’est-ce pas Djila !!!.
Souleymane Diallo