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Quel bilan pour l’équipe du gouvernement de Modibo Sidibé ? Ou plutôt, quel a été l’impact du gouvernement-Modibo sur le quotidien de nos concitoyens ? De ce côté l’échec est retentissant et le flop magistral. Sinon, un général d’armée comme ATT ne se déclarerait jamais confus… Jugez-en vous-même !

Durant ces deux dernières années, le niveau de vie des populations a connu une chute vertigineuse.

En dépit des vœux pieux, distillés à longueur de journée par nos Autorités, l’eau et l’électricité restent un luxe pour l’écrasante majorité de nos concitoyens.

Chaque jour qui passe voit les prix des denrées de première nécessité s’envoler. Un exemple : le prix du kilo de la viande a atteint 1800FCFA. Suprême injure pour le Mali, réputé premier exportateur de bétail en Afrique de l’Ouest.

Le gouvernement de Sidibé a poussé la confusion jusqu’à créer deux départements spéciaux : le secrétariat d’État auprès de la primature, chargé du développement intégré de l’Office du Niger, piloté par son Excellentissime Abou Sow, et le Ministère délégué, chargé du Budget. Mais pour quel résultat ?

L’économie malienne va de mal en pis. Et de pire en pis. Le panier de la ménagère se vide, chaque jour, comme une peau de chagrin. Les uns après les autres, les partenaires financiers menacent de fermer le robinet à sous à notre pays. Cherté de l’électricité, manque d’argent, pression économique… sont, entre autres, le lot du quotidien des maliens.

Même l’or et le coton, supposés être les principales devises de notre pays, ne sont plus jaune et blanc. Tout comme le système économique malien, notre Administration reste médiocre de la sous-région. Gangrénée par la corruption, elle a du mal à se moderniser. Pour obtenir la moindre signature sur un document. Il faut délier les cordons de la bourse.

Pour se procurer le moindre papier il faut « jeter à terre », comme dirait l’autre. Le hic, c’est que quatre familles sur cinq ont du mal à se procurer trois repas par jour. L’initiative riz n’a pas répondu aux attentes des populations. Non seulement le riz reste invisible sur les marchés. Mais aussi dans les assiettes.

Concernant l’éducation, elle n’a aussi été piétinée par les enseignants que pendant ces deux dernières années. Conséquences : les frondes syndicales se succèdent. Sans discontinuer. Avec à la clé des années blanches, voire, noires.

Et que dire, enfin de la lutte contre la corruption et la délinquance financière ?

Ou de la fameuse lutte contre la pauvreté ?

« Il n’y a pas de lutte contre la pauvreté, sans lutte contre la corruption », avertissait Eva Joly, la juge française qui a instruit « l’affaire Elf ».

Mais cet avertissement, qui à valeur de conseil, semble tomber dans l’oreille d’un sourd. Alors de quel bilan même virtuel le gouvernement de Modibo Sidibé peut il s’enorgueillir ?

Jean pierre James

Le Quotidien de Bamako du 26 Avril 2010.