Le 20 juin dernier, des cas de diarrhées et de vomissements suivis de déshydratations ont été déclarés dans des villages situés aux larges de la Falémé dans le cercle de Kayes.
Il s’agit des villages de Fegui, Diboli, Dialambi, Goundiam, Tafacirga, Sangalou, Ambidédi-Koré. Les cas rapportés présentaient un tableau clinique répondant à la définition du choléra.
Selon les informations reçues au niveau du personnel de la santé de la direction régionale de Kayes, l’épidémie serait causée par la consommation des eaux de surface de la Falémé par les populations riveraines. Le premier cas suspect de la maladie a été signalé dans le village de Fegui.
Peu après d’autres foyers ont éclaté dans les communes de Falémé, Tafacirga, Ambidédi-Koré. Ces cas de choléra au 26 juin dernier étaient de 106. Treize personnes ont été tuées par le vibrion cholérique. Sur ce nombre, cinq ont rendu l’âme en famille.
Devant l’urgence à prévenir la maladie dans toute la région, les plus hautes autorités sont en train de mettre les bouchées double afin de venir à bout de l’épidémie naissante. Des actions de grande envergure sont actuellement en court à plusieurs niveaux.
Résistance
Au niveau régional, le Comité intersectoriel de prévention et de riposte aux épidémies et catastrophes de Kayes a pris les devants dès le début de la menace en déployant, dans les zones touchées, des agents de santé, des médicaments et produits de désinfection.
Localement, le personnel de santé a été mis en état d’alerte maximal. Sur le plan national, depuis une semaine, une mission de la direction nationale de la santé, composée de médecins et de techniciens de l’hygiène, est sur le terrain pour appuyer les équipes existantes.
Le secrétaire général et les conseillers techniques du département de la Santé ne sont pas restés en marge de cette prévention et cette lutte contre le choléra. Ils ont tenu vendredi dernier une réunion avec le personnel socio-sanitaire de la région et la mission de la DNS pour dégager des stratégies et les moyens à déployer afin de mettre en place les dispositions adéquates dans la prise en charge des cas.
Dans les villages infectés, la population s’est impliquée : en constituant des brigades de surveillance. Celles-ci devront empêcher les récalcitrants à s’approvisionner en eau dans la Falémé, vecteur de la maladie. Mais, malgré la sensibilisation et en dépit des efforts des brigades de surveillance, les populations s’entêtent encore à s’approvisionner dans la Falémé, devenue le temps d’une épidémie le fleuve de la mort. Hélas !
Amadou Sidibé
(envoyé spécial)
Une maladie mortelle
Le choléra est une maladie infectieuse transmise par une bactérie, le vibrion cholérique, caractérisée par des selles très fréquentes, des vomissements, un amaigrissement rapide, un abattement profond avec abaissement de la température, et pouvant se terminer par la mort.
A. S.
05 juillet 2005