La région de Tombouctou se prépare activement pour contrer l’épidémie de méningite. Les agents socio sanitaires ont été invités à faire pré-positionner le vaccin et le médicament.
L’année 2008 est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une année d’épidémie de méningite dans la zone sahélienne. Cette maladie touche déjà le Burkina voisin, où 119 cas ont été enregistrés avec 19 cas de décès.
Au cours de sa visite en 6e région, le ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré a attiré l’attention sur cette maladie de raideur de la nuque, qui laisse des séquelles sur les rescapés, afin que la région puisse bien organiser sa riposte.
Si la situation épidémiologique de la méningite reste, lors de notre passage calme dans la région, le ministre a cependant invité les agents sanitaires à faire leur adage qui dit que : « mieux vaut prévenir que guérir », c’est-à-dire anticiper, en prépositionnant le vaccin et le médicament.
La région a été le théâtre d’épidémies diverses ces trois dernières années. En 2006 un cas et sans aucun décès de méningite avait été enregistré à Goudam.
Théâtre d’épidémies
En 2007 ce sont 3 cas dont un décès, aux dires du Dr. Seydou Sogodogo. Celui-ci a indiqué, que « la surveillance épidémiologique est active dans le cercle. Des équipes de Cscom en centres fixes ainsi qu’en stratégie avancée font la recherche des cas de maladies à potentiel épidémique. Les équipes mobiles polyvalentes en font autant », a-t-il ajouté.
Elles comptent en leur sein des membres des Asaco, les tradithérapeutes, les cellules communautaires. Le seul problème demeure l’absence de RAC qui est en mauvais état dans nombre de Cscom du cercle.
A Niafunké en janvier dernier, il a été enregistré 19 cas suspects de rougeole sans aucun décès. Mais un cas s’est révélé positif par la suite après prélèvement de tous les cas. Le cercle avait également connu une épidémie de choléra en 2004 et une épidémie de méningite en 2001.
Aux dires des responsables de l’aire sanitaire de Niafunké, la surveillance épidémiologique se fait par la notification au quotidien du nombre de cas sous surveillance. Dans le cercle, il existe des laborantins qui ont d’ailleurs bénéficié de formation supplémentaire dans divers domaines notamment en surveillance épidémiologique, bactériologie et sérologie.
Le cercle de Tombouctou de 2003 à 2007 a connu une épidémie de choléra avec 240 patients et un taux de létalité de 6 %. Deux cas de poliomyélite et une épidémie de rougeole dans les mines de sel avaient touché Taoudennit avec 14 cas qui sont tous des adultes sans aucun décès.
Denis Koné
(envoyé spécial
PRISE EN CHARGE DES FEMMES FISTULEUSES
Tombouctou organise sa 2e session
Le succès de la première session destinée à la prise en charge gratuite des femmes fistuleuses a incité l’hôpital de Tombouctou à organiser une deuxième session. Au cours de cette session, 46 femmes atteintes de la maladie seront opérées par une équipe de chirurgiens composée de médecins maliens et des membres de « Médecins sans frontières ».
Au passage de la délégation ministérielle, 37 femmes avaient déjà été opérées raconte un des médecins. Selon ce dernier, une opération varie entre 125 et 150 000 F CFA tous frais confondus. Ces frais médicaux sont pris en charge par l’hôpital et l’organisation.
Maladie répugnante car la patiente ne pouvant pas contenir son urine, la fistule est due à un manque de suivi de la grossesse explique, Pr. Youssouf Sow. Selon lui, « une bonne consultation prénatale et postnatale peut permettre d’éviter cette maladie ».
Denis Koné
12 février 2008.