Le fleuve Niger, communément appelé Djoliba, demeure celui du Mali, sur 1.700km, joue un rôle de premier plan dans la vie du pays. A telle enseigne que certains n’ont pas hésité à affirmer que le Niger est pour le nord du Mali ce que le Nil reste pour l’Egypte. Cependant, dans ce pays situé au cœur de l’Afrique de l’ouest, l’eau du fleuve Niger nourrit et tue à la fois. Au Mali, la maladie la plus répandue est le paludisme. Or l’une des principales causes du paludisme est l’insalubrité. Faites un tour sur les berges du Djoliba .
Le péril fécal
Actuellement, plus de la moitié de la population mondiale ne dispose pas d’eau potable, c’est-à-dire d’une eau qui n’offre aucun danger pour la santé. Dans les pays en voie de développement d’Asie, d’Afrique, d’Amérique centrale et du Sud où la situation est la plus inquiétante, et ou 80% de la population (8 personnes sur 10) vit dans les régions rurales, 15% seulement des habitants (1 personne sur 7 en moyenne) dispose d’une eau saine.
Dans ces régions, la consommation des réserves d’eau par les déchets des collectivités représente un danger grave et permanent. Faute de connaitre les risques, trop de gens oublient de prendre les précautions élémentaires pour l’évacuation des excréments humains.
L’absence de protection ou de moyens insuffisants, des habitudes néfastes, peuvent ainsi amener les matières fécales au contact des eaux de surface qui constituent pratiquement la seule source d’approvisionnement des populations rurales. Le degré de contamination dépend des conditions locales, le déversement des excréments dans l’eau est une habitude malheureusement trop répandue, l’utilisation de ces matières comme engrais dans l’agriculture doit être soigneusement contrôlée. Il faut savoir en effet que le dépôt des excréments sur le sol à proximité d’un réservoir est très dangereux car ils sont facilement entrainés par les eaux de pluie.
De même, l’installation d’une latrine ou d’une fosse septique près d’une réserve d’eau non protégée peut entrainer la contamination de cette réserve par infiltration. Si l’on est amené à se méfier instinctivement de l’eau trouble ou douteuse, il faut savoir qu’une propreté apparente n’est pas une garantie suffisante de pureté.
Les dangers cachés
Les microbes ne peuvent être vus que par des examens spéciaux qui ne sont pas toujours faciles à réaliser. Dans bien des cas, l’eau souillée par les matières fécales infectées constitue une vraie réserve de microbes porteurs de maladies, de bactéries, virus ou parasites capables de se conserver parfois assez longtemps. Leur transmission est d’autant plus facile que le point d’eau parfois unique, est le lieu de rencontre et d’activités diverses d’une grande partie de la population.
Il n’est pas rare que des épidémies touchant toute une collectivité aient leur origine dans un réservoir souillé ; des épidémies peuvent aussi se répandre en suivant le trajet d’un cours d’eau. C’est le cas du choléra par exemple.
Mode de transmission des maladies intestinales. De nombreuses maladies infectieuses et parasitaires sont transmises par les excréments de personnes malades ou porteuses sans le savoir de microbes. Certains parasites pénètrent dans l’organisme à travers la peau à l’occasion du contact avec l’eau infestée (bilharziose par baignade, agriculture irriguée…), avec le sol boueux, humide (anguillulose, ankylostomiase : marche pieds nus, cultures …).
D’autres microbes, plus nombreux, sont avalés par des personnes en bonne santé. Ils sont portés à la bouche par des mains sales ou mangés avec des aliments (fruits, légumes crus) et des objets souillés par les excréments ou les mouches. La contamination directe reste limitée car la plupart des microbes meurent à l’air libre alors qu’au contraire ils se conservent bien dans l’eau.
Principales maladies intestinales, les agents pathogènes et leur voie de transmission habituelle. Les maladies intestinales observées fréquemment chez les personnes vivant en région tropicale sont classées en trois groupes : infections parasitaires, bactériennes et virales.
Les troubles les plus fréquents sont les maux de ventre, la diarrhée, les vomissements, la constipation, la fièvre, la perte d’appétit avec amaigrissement ou l’état de malnutrition, surtout chez l’enfant. La gravité de la maladie dépend de la nature de l’agent transmetteur, de sa force, de la résistance et de l’âge du malade, ainsi que de l’association éventuelle avec d’autres maladies.
Fatou
19 Juillet 2010.