Indépendant: Pouvez-vous présenter le Fonds de Solidarité Nationale ?
Adama Diarra : Comme vous le savez, le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) est une institution gouvernementale à gestion privée dont le Conseil d’Administration est présidé par la société civile qui est majoritairement représentée dans son organe de gestion. Nous avons pour objectif de collecter et de rechercher des fonds en vue d’investir dans les programmes et projets de réduction de la pauvreté dans notre pays.
Et cela sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons également pour mission d’accompagner les organisations et associations qui interviennent dans la lutte contre la pauvreté en terme d’appui institutionnel. Tout cela est accompagné par des actions de mobilisation sociale que nous posons dans le cadre de la mobilisation des ressources financières. C’est pour dire que nous en profitons pour faire de la mobilisation sociale sur certains grands problèmes de la société.
En gros, comme son nom l’indique, c’est un fonds de solidarité nationale. Nous recherchons les financements pour aider les groupes de personnes où les communautés qui sont vraiment dans le besoin, dans des situations difficiles.
L’Indép. : Quelles sont vos priorités?
A.D : Les priorités sont de deux ordres. D’abord sur la base des requêtes que nous recevons. Nous savons que les communautés demandent fréquemment la réalisation des projets relatifs au domaine scolaire. Il s’agit de la construction et l’équipement des écoles.
Le problème de l’approvisionnement en eau est aussi l’une des priorités du Fonds de Solidarité Nationale. Ce volet est très demandé par les communautés. Nous sommes également amenés à déceler certaines priorités, auxquelles nous décidons de nous attaquer.
Mais, sur un plan purement formel, ce qui est le plus souvent demandé, ce sont les questions d’éducation, d’accès à l’eau potable. Les questions de santé viennent en troisième position.
Il s’agit de la réalisation des Centres de Santé Communautaire. Depuis que nous avons organisé un Téléthon sur la problématique des enfants malades du cœur, des malades mentaux, de plus en plus nous sommes sollicités par des cas individuels, c’est-à-dire des personnes qui nous approchent à l’effet de les aider à se faire évacuer.
Mais, nous ne sommes pas tout à fait outillés pour cela. C’est pourquoi, nous sommes en train de voir avec le Conseil d’Administration les dispositions pratiques pour intervenir sur les cas les plus dramatiques ou les plus sérieux.
L’Indép. : Etes-vous satisfait de vos actions ?
A.D : Bien sûr, je suis satisfait des réalisations du Fonds de Solidarité Nationale depuis sa création à aujourd’hui, dans la mesure où nous avons quand même réussi à faire des interventions assez pointues.
Comme vous le savez, un de nos principes d’intervention, c’est d’aller où les autres acteurs de développement n’y vont pas ou faire ce que ceux-ci ne font pas. Autrement dit, nous essayons dans notre objectif de réduction de la pauvreté de nous attaquer à ce qu’on peut appeler des zones d’ombre, c’est-à-dire des ombres difficiles d’accès ou des zones aux conditions de vie particulièrement difficiles.
Vous avez vu par exemple avec quelle difficulté nous avons pu rallier Kalanda dans le cercle de Djenné. Et vous avez également mesuré les degrés d’enthousiasme, de joie des populations de cette localité en recevant ce puits citerne. Faire des centaines de kilomètres pour réaliser un point d’eau pour des populations dans une zone comme Kalanda, il faut vraiment le faire.
C’est un motif de satisfaction pour nous et nous sommes toujours contents de faire le bonheur de ceux qui attendent le bonheur.
L’Indép. : Avez-vous les moyens nécessaires pour atteindre vos objectifs ?
A.D. : J’avoue que c’est difficile. Comme vous le savez, la question de la mobilisation des ressources actuellement, c’est très difficile, pas au Mali seulement. Je peux vous dire que nous avons dans notre base de données plus de 2 500 requêtes de financement. Evidemment, nous n’avons pas aujourd’hui les moyens de satisfaire toutes ces requêtes.
Ce qui nous amène à faire des choix stratégiques c’est-à-dire intervenir dans les zones difficiles et également faire nos interventions de manière à pouvoir réaliser le maximum d’impact pour les populations et réussir notre objectif de mobilisation sociale. Nous essayons d’utiliser intelligemment les fonds que nous recevons.
Mais, c’est vraiment difficile. Je pense le gouvernement sera beaucoup plus attentif à ce que nous avons déjà réalisé pour que, sur les exercices à venir, nous puissions obtenir une augmentation de la subvention accordée au Fonds de Solidarité Nationale afin d’améliorer nos performances.
Et continuer à alléger davantage les souffrances des populations que nous aidons tous les jours.
L’Indép. : Vous venez d’inaugurer deux infrastructures à Sofara et Kalanda. Quels sont vos sentiments ?
A.D. : C’est vraiment un sentiment de satisfaction. Vous avez vu à Sofara, l’ancien Centre de Santé qui est tout à fait exsangue et qui ne répond pas du tout aux normes.
Le nouveau CSCOM, qui vient d’être inauguré par le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara, est digne d’une population de 10 000 habitants. Donc, offrir un centre de santé communautaire moderne et équipé, j’avoue que c’est un motif de satisfaction pour nous. Et je suis sûr que cela fait plaisir aux populations.
Kalanda, n’en parlons pas. Nous avons fait plus de 100 kilomètres dans le désert pour réaliser ce puits citerne. Vous avez vu comment les Touaregs étaient satisfaits. Je pense que c’est aussi un motif de satisfaction pour nous. Comme je vous l’ai dis, c’est un bonheur pour nous de donner le bonheur à ceux qui en ont besoin.
L’Indép. Vous venez d’organiser, pour la première fois, une tombola dénommée « Handi Tombola ». Est-ce que vous êtes satisfait de la réussite de cette tombola ?
A.D. : Je pense que la tombola est une expérience inédite pour nous. C’est une première expérience que nous avons lancée avec pour objectif d’attirer l’attention du public sur cette activité, aider les personnes handicapées et essayer d’institutionnaliser ce type de mobilisation de ressources financières. Nous pensons avoir fait de notre mieux pour collecter des fonds, pour sensibiliser également le public sur les conditions des personnes handicapées.
L’Indép. : Le 16 juin prochain est consacré à la Journée Africaine de l’Enfance. Quelles sont les activités prévues cette année par votre structure?
A.D. : Cette année, d’abord nous allons présenter le bilan de la première initiative que nous avons lancée l’année dernière, à savoir le parrainage des enfants de parents démunis. Nous avons prévu de faire des dons à certaines familles qui ont bien voulu garder des enfants orphelins et aux structures d’encadrement des orphelins puisque le thème de cette année porte sur « les orphelins ». Une manifestation est également prévue comme l’année dernière mais, ce sont les enfants eux-mêmes qui feront le plaidoyer pour les enfants orphelins.
L’Indép. : Que pensez-vous des trois ans du Président Amadou Toumani Touré à Koulouba ?
A.D. : Le Président de la République, Amadou Toumani Touré, depuis son arrivée au pouvoir a décidé de faire de la demande sociale son cheval de bataille. Je pense que c’est ce travail que nous avons fait avec son appui, son accompagnement. Je pense également que beaucoup a été fait sur le front social. Beaucoup de choses ont été réalisées.
Le département est mieux placé pour rendre compte de ce qui a pu être fait par le président ATT pendant ces trois ans dans le domaine social. Pour notre part, à partir du lancement de ce mot d’ordre, nous avons redoublé d’ardeur, d’effort pour pouvoir être à la hauteur pour répondre efficacement à cette disposition du président de la République.
Donc mener le maximum d’activités à l’endroit des populations démunies, des populations qui sont dans le besoin. C’est notre mission de tous les jours.
Propos recueillis par Alou Badra HAIDARA
INFRASTRUCTURES SANITAIRES DANS LA REGION DE MOPTI
Le Fonds de Solidarité Nationale dote Sofara d’un CSCOM pour une valeur de plus de 96 millions de FCFA
Sofara, situé dans la commune de Falaka, cercle de Djenné et dans la région de Mopti vient de se doter d’un nouveau Centre de Santé Communautaire (CSCOM) digne de ce nom pour un coût de plus de 96 millions de FCFA financé par le Fonds de Solidarité Nationale.
C’est dans une ambiance festive que le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara, a inauguré le vendredi 27 mai dernier, cette infrastructure sanitaire. C’était en présence du Directeur Général du FSN, Adama Diarra, accompagné pour la circonstance de ses proches collaborateurs.
Le jeudi 27 mai 2005 est désormais inscrit en lettres d’or dans les annales de la Commune de Fakala. Pour avoir été marqué par l’inauguration du nouveau Centre de Santé Communautaire (CECOM) de Sofara par le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara.
C’est avec beaucoup de joie et de satisfaction que les 17 978 habitants de Sofara sont sortis massivement pour accueillir la délégation composée du Directeur Général du Fonds de Solidarité Nationale, Adama Diarra accompagné par ses proches collaborateurs. Il s’agit de Mahamadou Cissé, responsable de la Communication et de la Documentation, Abdoul Dramé, responsable du Programme et Yéhia Touré, chargée du programme.
Dès l’entrée du village, on n’entendait que les coups de fusil des chasseurs. Toute la population était mobilisée.
D’un coût global de 96 604 558 FCFA, ce joyau architectural a été réalisé grâce au Fonds de Solidarité Nationale.
Il est composé de plusieurs salles et de bureaux. Il s’agit de salles d’accouchement, de travail, de consultation, d’observation, d’une salle pour le médecin, l’infirmier, une salle de pansement, une pharmacie, un magasin pour le stockage et un hangar couvert.
Les équipements, à savoir le mobilier, les matériels médicaux ont coûté 18 900 000 FCFA. Ils permettront désormais de s’occuper des patients dont les cas ne relèvent pas des centres hospitaliers urbains.
C’est l’Entreprise de Construction de Kidal (ECK) qui a construit cette infrastructure avec l’aide du Cabinet d’Architecture, d’Urbanisme, de Réhabilitation et d’Expertise (CAUREX).
Le Maire de la Commune de Fakala, Alassane Guindo a déclaré que « la présence de cette forte délégation à Sofara est la manifestation de la volonté du ministre Djibril Tangara de traduire en actes concrets les promesses tenues par le Président de la République, Amadou Toumani Touré ».
Pour lui, le Président ATT a tenu à respecter l’engagement qu’il avait pris auprès des populations de la Commune Rurale de Fakala de doter la ville de Sofara d’un Centre de santé digne de ce nom, pour rapprocher la santé des citoyens.
C’est pourquoi, il n’a pas manqué, au nom de la population, de transmettre au Chef de l’Etat ses sincères remerciements. Selon lui, c’est la solidarité qui a permis de doter Sofara de ce joyau architectural.
C’est dire que l’environnement ainsi créé permettra désormais avec la nouvelle surface technique de résoudre au mieux les problèmes de santé des populations et améliorer les performances du personnel sanitaire. En tout cas, cette infrastructure sanitaire, aux dires du Maire de Fakala, aura le rendement escompté, si la dotation en eau, en électricité et en ambulance existait.
Le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara estime que « la politique gouvernementale du Mali en matière de santé suggère que l’on ait un point de santé à tous les 15 kilomètres. Le Centre de santé communautaire de Sofara est assurément un pas dans la bonne direction dans cette contrée ».
« En procédant à l’inauguration de cette infrastructure, nous ne sacrifions pas seulement à une formalité, nous posons un acte pour la sauvegarde de la santé, pour la sauvegarde de la vie » a-t-il conclu.
La cérémonie a pris fin par la visite guidée des locaux du nouveau CSCOM.
Le ministre Djibril Tangara a profité de cette cérémonie pour inaugurer le nouveau siège de la Mairie de la Commune Rurale de Fakala. Un bâtiment construit par l’Agence Nationale des Investissements des Collectivités Territoriales (ANICT) pour un coût de 30 millions de FCFA.
Alou B HAIDARA
Envoyé spécial
KALANDA
Un puits citerne et une banque de céréales pour faire vivre la population
La lutte contre la pauvreté nécessite la connaissance parfaite du phénomène sur le territoire national. C’est la raison pour laquelle il suffit de donner de l’eau potable de reconstituer le stock de céréales pour améliorer des conditions de vie des 7000 âmes de Kalanda. C’est dans cet esprit que le Fonds de Solidarité Nationale a doté Kalanda d’un puits citerne et d’une banque de céréales que le ministre Djibril Tangara vient d’inaugurer le samedi 28 mai dernier.
« Le chemin parcouru jusqu’ici témoigne à suffisance de l’importance que le Gouvernement du Mali accorde à des communautés comme celle d’ici, qui à force d’endurer, arrive à vivre, prospérer et élever des espèces animales que l’on retrouve rarement dans notre pays. Kalanda ! On aurait dit un oasis dans le désert, or c’est l’élevage florissant dans le désert ! Le parcours de Douentza à Kalanda est riche d’une grande diversité de races animales de qualité rare. On mesure l’effort consenti pour atteindre ces résultats ».
C’est par ces mots que le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Djibril Tangara s’est adressé aux populations de Kalanda, un village situé à près de 90 kilomètres de Douentza. C’était le samedi 28 mai à l’occasion de l’inauguration du puit citerne et d’une banque de céréales pour cette localité.
Comme à Sofara, le ministre Djibril Tangara et sa suite ont été accueillis dans une atmosphère de fête.
D’une profondeur totale de 58 m 30 et d’une hauteur cuvelée de 48 m, le puits citerne de Kalanda, d’un coût estimé à 75 millions de FCFA a été également financé par le Fonds de Solidarité Nationale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Ce puits fait une colonne de 25m d’eau le matin et est à un niveau de 8 m 80 l’après-midi après le puisage. Cette quantité d’eau résout les problèmes quotidiens des ménages et fait abreuver des centaines de têtes de bétail chaque jour.
Le ministre Djibril Tangara dira que « le Gouvernement du Mali à travers l’initiative malienne pour l’accès à l’eau potable s’est fixé comme objectif, d’ici à 2015, de réduire de moitié la proportion de citoyens n’ayant pas accès à l’eau potable ». Avant de réaffirmer l’attention que le Président ATT accorde aux zones nomades du pays.
Le porte-parole de la population de Kalanda dira pour sa part que l’espace pastoral de Kalanda est constitué de près de 7 000 âmes réparties entre plus de trente campements sur une superficie de 15 km de rayon. C’est aussi des milliers de têtes de bétail qui font la rotation 24 heures sur 24 autour de ce puits citerne que le Gouvernement du Mali à travers le Fonds de Solidarité Nationale a bien voulu offrir aux populations de Kalanda.
Précisons qu’avant la réalisation de ce forage, ce sont des cadavres d’animaux qu’on rencontrait tous les jours dans cette zone tout simplement à cause du manque d’eau.
Les difficultés de ravitaillement des populations en vivres dans les périodes de grande soudure ont convaincu les responsables du Fonds de Solidarité Nationale de la nécessité de couvrir les besoins de la banque de céréales de Kalanda. C’est pourquoi, le projet de puits citerne a été accompagné par un projet de reconstitution du cheptel et du stock de céréales.
Un investissement de 20 millions de FCFA permettra aux populations de cette localité et leurs animaux de mieux vivre. Une initiative fortement appréciée à sa juste valeur par Abdallah Aboubacar, chef de l’association Ton Fu de Kalanda.
Alou B HAIDARA
Envoyé spécial
31 mai 2005