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Unis autour d’un même idéal, Joseph Ki-Zerbo et la Coopérative Jamana ont toujours entretenu des rapports de fraternité et de collaboration qui d’ailleurs survivent à la disparition de l’illustre personnage. La preuve ? Sa veuve et sa fille nous ont rendus une visite de courtoisie le jeudi dernier.

La visite, le jeudi 7 octobre à Jamana de la veuve de Joseph Ki-Zerbo, Jacqueline Ki-Zerbo née Coulibaly, et sa fille Françoise Ki-Zerbo, notaire de son état, est la confirmation des rapports solides d’amitié et de fraternité que l’écrivain et l’homme politique burkinabé avait tissés durant sa riche carrière culturelle et politique avec Jamana. En effet, le Pr. Ki-Zerbo a travaillé sur plusieurs projets avec la Coopérative Jamana, une maison d’édition et de publication avec qui, sa femme et sa fille reconnaissent, qu’il a partagé des idéaux comme la promotion de la culture et la liberté.

La visite de la famille Ki-Zerbo entre dans le cadre des prises de contact qu’elle a entreprises avec des institutions de culture afin de promouvoir et de perpétuer le riche héritage que l’écrivain a laissé et qui pourrait servir, selon elle, la nouvelle génération au profit duquel Joseph Ki-Zerbo n’a cessé de lutter pour sa prédication.

L’ambition de Jacqueline Ki-Zerbo et sa fille est de profiter également de leur séjour à Bamako pour faire connaître les dernières publications de Joseph. Des manuscrits laissés par l’auteur de « A quand l’Afrique » ont été publiés au grand bonheur des lecteurs. Il s’agit de « Repère pour l’Afrique » qui est le dernier livre sur lequel Joseph Ki-Zerbo a travaillé.
 » L’histoire critique d’Afrique« , une œuvre qui parle du rapport entre le continent noir et le Maghreb et « Regard sur la société africaine » abordant des thèmes relatifs à l’éducation, la culture, à la femme et à la jeunesse, sont des chefs-d’œuvre que les visiteuses entendent faire découvrir aussi aux Maliens sans compter d’autres ouvrages du Burkinabé qui sont en chantier.

L’épouse de Ki-Zerbo définit « Repère pour l’Afrique » comme un livre-testament qui s’adresse spécifiquement à la jeunesse africaine invitée à un éveil au profit du développement du continent.

La famille de Joseph Ki-Zerbo a profité de son passage à Jamana, pour inviter le monde universitaire et tout autre personne possédant des archives et des notes sur des idées ou une réflexion de l’écrivain de bien vouloir les partager au profit d’un site Web dédié à l’héritage de l’homme.

Pour la petite histoire, Jacqueline Ki-Zerbo a tenu à nous apprendre que son mari a été l’un des premiers journalistes de la sous-région. « Il fut, étant étudiant, un des rédacteurs du journal catholique de son université« .

Né le 21 juin 1922 à Toma (province du Nayala, Ouest), Joseph Ki-Zerbo a laissé derrière lui une grande carrière politique et culturelle. Il avait obtenu son baccalauréat en 1949 à Dakar avant de s’envoler pour Paris, où il étudiera le droit et les sciences politiques. Son parcours brillant lui vaudra d’être le premier agrégé noir africain d’histoire à la Sorbonne. Il a enseigné en France et dans plusieurs pays africains et s’était lancé dans l’arène politique.

En 1958, en créant avec d’autres camarades africains le Mouvement de libération nationale (MLN), il prônera le « non » au référendum organisé par le président français Charles de Gaulle.

Joseph Ki-Zerbo a écrit des ouvrages sur le continent africain qui font aujourd’hui référence pour de nombreux étudiants : « L’Histoire de l’Afrique noire, des origines à nos jours » (1972), « La natte des autres, pour un développement endogène de l’Afrique » (1992), « L’histoire générale de l’Afrique » ou « A quand l’Afrique » (2003).

Amadou Waïgalo

11 Octobre 2010