Depuis le régime ADEMA jusqu’à l’heure actuelle, l’école malienne est confrontée à des crises à répétition.
Approché, le docteur Dicko nous a confié dans son bureau qu’à partir du 6 juillet 2005 et conformément au calendrier établi, les étudiants et professeurs de l’ENSUP-FLASH sont officiellement en vacances.
Mais lorsqu’on arrivait dans les locaux de l’établissement, avant-hier mercredi, on s’est apperçu qu’il y avait des étudiants dans la cour pour, dit-on, des soutenances.
Selon nos informations, les étudiants de l’ENSUP et de la FLASH seraient partis en vacances sans être situés sur leur sort.
Aucun d’entre eux ne connaît sa situation. A l’origine, il y a le mécontentement généralisé des professeurs. En effet, ceux-ci, par la voix de leur secrétaire administratif, affirment que leurs revendications n’ont pas été prises en compte par les autorités.
D’après le docteur Ahmadou Abdoulaye Dicko, le Comité syndical de l’ENSUP-FLASH a tenu une Assemblée générale d’information sur le suivi des actions le vendredi 15 juillet 2005 à l’issue de laquelle les professeurs ont maintenu leur position : suivre les examens, corriger les copies, faire les soutenances, mais garder les notes jusqu’à nouvel ordre.
“Si on ne nous comprend pas dans la réclamation de nos droits légaux et légitimes, il ne faut pas qu’on nous considère comme des traitres. Nous ne sommes pas contre la signature du pacte d’une école apaisée. Mais, nous au SNESUP, nous allons continuer à nous battre, à poser nos problèmes conformément à notre mémorandum.
Il faut des solutions à nos vrais problèmes. Au lieu de pointer un doigt accusateur contre nous devant les parents d’élèves, on souhaiterait même que les médias organisent un débat contradictoire dans toutes les langues nationales du pays pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur les motivations de nos actions” a martelé notre interlocuteur avant d’ajouter qu’à l’ENSUP-FLASH, les professeurs ont travaillé, mais qu’ils ont retenu le “fruit de leur travail” tout en voulant avoir en face d’eux des personnes fiables pour négocier des problèmes, qui pour certains, sont plus vieux que l’université. Toutes choses qui les rendent mal à l’aise.
Les professeurs de la FLASH, qui devaient déposer les copies et les notes normalement le 2 juillet pour le commencement des travaux de secrétariat, ne se sont pas exécutés.
Conséquence : les notes d’examens et de soutenances sont retenues. Et la raison est trouvée : la satisfaction des doléances des professeurs. Toute chose qui avait débouché sur un préavis de grève de 72 heures les 7-9 juin 2005.
Mais entre temps, une commission de réconciliation a pu trouver un terrain d’entente.
Les différentes revendications
A la date du 30 juin 2005, rien n’étant fait dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, la date butoir a été repoussée d’une semaine, donc jusqu’au 6 juillet 2005.
Ce point de revendication est relatif au volet hiérarchisation du corps professoral de l’enseignement supérieur. Des cas de listes additives, de litiges et d’omissions devaient être traités au plus tard le 30 juin dernier. Le décret qui devait être pris en conseil de ministres n’a pas été fait.
Selon le docteur Ahmadou Abdoulaye Dicko, “rien n’a été fait jusqu’ici pour faire baisser la tension”.
Deuxième point de revendication des professeurs, la rémunération des tâches liées aux examens, essentiellement la correction des copies.
En la matière, Monsieur Dicko dira que face aux effectifs pléthoriques dans les classes à la Faculté (3000 à 4000 étudiants), les professeurs réclament une somme forfaitaire de correction de 60.000 à 80.000 FCFA pour sauver l’année.
“C’est en guise de solution rapide de compromis avant l’année prochaine” fustigea notre interlocuteur.
Ces revendications, à en croire Monsieur Dicko, datent depuis des années. “Il n’y a eu aucune avancée positive” renchérit-il.
Le troisième point de revendication a trait à l’indemnité de logement.
“Dans tous les pays, les professeurs du Supérieur ont droit à une indemnité de logement” affirment-ils.
Ce problème subsiste malgré des propositions faites par des professeurs maliens pour leur faciliter l’accès aux crédits auprès des banques pour construire par exemple des maisons ou l’accès aux logements sociaux.
Par rapport à ces questions, la réponse est la même. “Qu’on nous ouvre quand même une fenêtre sur les logements sociaux ou une cité d’enseignants du Supérieur” a affimé volontiers le professeur Dicko.
La dernière revendication est relative à la mise en place d’une commission pour un plan de carrière laquelle commission doit être pilotée par des enseignants.
C’est ce que le docteur Ahmadou Abdoulaye Dicko appelera “la scientisation de la chose”.
Pour conclure, il a fait savoir : “Les étudiants sont aussi nos frères et soeurs. Nous ne voulons nullement compromettre leur avenir. Mais trop c’est trop. Nous en avons marre. Il faut qu’on nous écoute et qu’on apporte des solutions à nos problèmes…”.
KONATÉ Goudia Stagiaire
22 juin 2005