Depuis deux décennies, l’Enseignement Supérieur est confronté à des défis liés à la dégradation académique. Cependant, les réformes entreprises dans les systèmes universitaires en Afrique Australe et Orientale ont montré l’efficacité des réseaux d’excellence dans la mise en place d’une véritable communauté universitaire régionale et la création de conditions propices à l’émergence d’un espace d’enseignement supérieur de qualité.
Mais en Afrique de l’Ouest et du Centre, cette politique éducative de réseaux d’excellence est largement déficitaire. En renforçant donc chaque université dans un ou plusieurs domaines spécifiques où elle peut être compétitive sur le plan international, et en créant une cohérence régionale entre universités, cela permettra d’asseoir, au plan local, la qualité académique et les compétences en Recherche et Développement, et d’offrir, au plan régional, plus d’alternatives de professionnalisation. Afin d’ouvrir la voie à la mobilité régionale des étudiants t du personnel.
C’est dans cette optique que du 1er au 8 Avril se tiennent, dans la salle des professeurs de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université de Bamako, les premières rencontres scientifiques du Réseau Africain pour la Matérialisation et de Soutien des pôles d’Excellence Scientifique (RAMSES), dont les participants débattront de thèmes tels que les “Systèmes dynamiques : concepts théoriques et méthodologiques” ; les “Modèles analytiques et numériques pour systèmes dynamiques” ; les “Systèmes multi-agents et approches hybrides”.
Aussi, ces premières rencontres ont enregistré la présence (entre autres) du Doyen Gaoussou Traoré ; du Chef de DER Mathématiques et Informatique à la FAST et Responsable du pôle d’excellence MGS (Modélisation, Génie informatique et Simulation), M. Ouaténi Diallo ; et différents acteurs de l’Education…
Le projet RAMSES vise à développer un réseau de cinq pôles technologiques situés dans quatre Universités du Mali (Université de Bamako), du Burkina Faso (Université de Ouagadougou), du Congo Brazzaville (Université Marien Ngouabi) et du Tchad (Université de N’Djamena) et spécialisés en “Modélisation”, “Génie informatique”, “Plantes aromatiques et médicales”, “Géosciences et Mines”, “Alimentation et Nutrition”, “Génie mécanique et civil”. Ces pôles d’excellence sont représentés par des Responsables spécialisés dans les domaines cités.
Dans ce choix de spécialités, la priorité est donnée à des technologies qui ont un impact direct et fort sur l’environnement socio-économique, puis que l’objectif recherché est d’aider chaque Université à renforcer son action dans un ou plusieurs domaines scientifiques où elle sera capable de compétir sur le plan international, du point de vue de la qualité académique et des retombées attendues en matière de Recherche et de Développement.
Pour cela, tout en s’appuyant sur l’expertise de ses partenaires, dont l’Université “Blaise Pascal” de Clermont-Ferrand (France), le réseau développe des actions : entre autres, le soutien aux filières pédagogiques et aux formations doctorales ; l’appui à la formation des formateurs et à l’installation de laboratoires de recherche ; l’aide à la mise en place de diplômes et de certificats Co-labellisés, à l’organisation des mobilités académique et scientifique, à la valorisation technologique à destination de l’environnement socio-économique…
Dans ce cadre, l’apport et la disponibilité de la Diaspora constituent un atout important.Pour favoriser les échanges et rompre avec les contraintes de temps et de lieu, un espace numérique de travail est en cours de se déployer. Et des rencontres scientifiques sont prévues dans le but de réunir annuellement, autour d’un pôle d’excellence, et dans son environnement régional (et même au-delà), les étudiants, les professionnels, les chercheurs et les techniciens présents au sein du réseau…
“Face aux défis actuels de l’Enseignement Supérieur dans nos espaces éducatifs, l’approche par réseau d’excellence est une voie porteuse de promesses. Elle a déjà prouvé son efficacité en Afrique Australe et Orientale, où les résultats obtenus au plan académique et scientifique sont d’ampleur internationale“, a indiqué le Recteur de l’Université.
Oumar DIAWARA
06 Avril 2010.