Une tradition urbaine, dans certains milieux, voudrait que la mariée soit enlevée par les collaborateurs de l’époux le jour de la célébration de l’union. Mais ce jour, nos ravisseurs improvisés ont exagéré au point que l’officier d’Etat civil, craignant pour sa sécurité et celle de la femme, dut faire appel à la police.
C’est arrivé le jeudi 14 août dernier à la Mairie de Missira. Il faut dire que ce couple et plus particulièrement le mari, était attendu de pied ferme par ses camarades de métier.
Et pour cause! Monsieur évolue dans le secteur des transports gros-porteurs. Et c’est lui qui a initié la pratique dans le milieu : toutes nouvelles épouses doivent être enlevées, advienne que pourra! Toutes les épouses de ses collaborateurs sont passées par là et lui se trouvait toujours à la tête des «kidnappeurs».
Arriva son tour. Les autres voulurent naturellement lui appliquer la mesure. Mais ils s’y prirent tellement mal que la cérémonie fut totalement perturbée. Afin de s’assurer la réussite de leur mission, les amis et collaborateurs ont sollicité le service de loubards. Ces derniers ont envahi le bureau du Maire où la mariée avait trouvé refuge. Ils insistèrent pour l’amener malgré la protestation du Maire. Ce dernier fut alors contraints d’appeler la police du 3ème Arrondissement. Des colosses aussi baraqués que nos loubards arrivèrent et amenèrent la malheureuse épouse en sécurité au Commissariat. Le mari la rejoignit plus tard et dans le calme, ils purent poursuivre la cérémonie.
Cette pratique urbaine qui tire son origine chez les militaires n’a d’autre but que de souhaiter la bienvenue à l’époux ou à l’épouse qui rejoint le camp par les liens du mariage. Elle s’est propagée au sein des corporations et est presque devenue, dans certains milieux, une épreuve qui ne laisse pas très souvent la mariée intacte.
En somme, en dehors du geste symbolique, certaines personnes exagèrent au point de provoquer de graves incidents, voire des ruptures le jour même de mariage. Ce qui est fort regrettable.
B.S. Diarra
Aurore du 28 Août 2008
