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Le dissident de l’Alliance du 23 mai pour le changement et la démocratie, le berger Ibrahim Bahanga, qui avait attaqué et tué, en mai dernier à Tinzhawaten deux douaniers et dix militaires vient, encore une fois, de faire parler lui. En effet, le dimanche 26 août, Bahanga a surpris des militaires maliens chargés de la sécurité d’une équipe de supervision des criquets pèlerins, à Tédjarett (cercle de Ménaka). Ainsi, a-t-il pu enlever 15 militaires qui sont désormais considérés comme otages. Vingt quatre heures après, le même Bahanga et ses hommes ont tendu une embuscade à des éléments de forces de sécurité en patrouille à Tinzhawaten. Le bilan n’est pas pour l’instant, connu. C’est dire que Ibrahim Bahanga vient de déclarer la guerre à l’Etat malien.

Le Nord du Mali continue de subir l’insécurité imposée par les évènements du 23 mai, au cours desquels deux bataillons de l’armée malienne ont été neutralisés à Kidal par les hommes de Hassane Fagaga, emportant sur leur passage véhicules militaires, armes et minutions. Avant de se réfugier dans les montagnes de Téghargharett.

Après moult difficultés, un Accord est intervenu à Alger le 4 juillet entre l’Etat du Mali et les assaillants, regroupés depuis au sein de l’Alliance du 23 mai pour le changement et la démocratie. La mise en route des engagements contenus dans ce document avait pris un léger retard qui a provoqué des grincements de dents aussi bien chez Hassane Fagaga que chez son cousin, Ibrahim Bahanga.

Las d’attendre le calendrier fixé par les autorités maliennes pour mettre en œuvre le volet social, après le cantonnement et la démobilisation des rebelles, ce dernier a repris le maquis pour protester contre « le dilatoire de Bamako ». C’était en mai dernier. Le onze du même mois, il attaque le poste de sécurité de Tinzhawaten et tue deux douaniers et une dizaine de militaires. Depuis, il est recherché par l’armée malienne. Mais, il est resté introuvable dans la mesure où il avait déja regagné les rebelles touaregs du Niger du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ). Cette jonction entre Bahanga et ses hommes et les insurgés du Niger a donné naissance à l’Alliance Touareg du Niger et du Mali (ATNM) avec des « objectifs et des revendications communs « .

Le démenti de Ahmada Ag Bibi, le porte-parole des ex – rebelles maliens, devenu à la faveur des législatives de juillet dernier député à l’Assemblée nationale du Mali, élu dans la circonscription électorale de Abeïbara, ne s’est pas fait attendre. Il s’est carrément démarqué de cette supposée union des Touaregs des deux pays.

C’est ainsi que Ag Bibi, signataire de l’Accord d’Alger avec le ministre Kafougouna Koné a pris son bâton de pèlerin pour informer et sensibiliser les populations de Kidal sur le fait que l’Alliance du 23 mai pour le changement et la démocratie n’a rien à avoir avec la rébellion du Niger.

A peine ce travail terminé, Ibrahim Bahanga, manifestement mécontent de cette clarification, remet ça. En effet, le dimanche 26 août, lui et ses hommes (peut être qu’il y avait des éléments du MNJ) ont attaqué une équipe militaire chargée de la sécurité des techniciens impliqués dans la supervision de la lutte contre les criquets pèlerins à Tédjarett, localité située dans le cercle de Ménaka, à 350 km de Gao et 250 km de Kidal. Ainsi, ils ont enlevés 23 militaires sur lesquels 15 ont été faits otages et les autres libérés.

Vingt quatre heures après, le même Bahanga a tendu une embuscade aux forces de sécurité à Tinzawatten, dans la région de Kidal, non loin de la frontière nigérienne. Le bilan n’est pas, pour l’instant, connu.

De son côté, le ministère de la Défense et des Anciens Combattants a rendu public hier, en début de soirée un communiqué, signé par le ministre Mamadou Clazié Cissouma, dans lequel on relève ceci : «  Les dispositions sont en cours en vue de libérer tous les otages sains et saufs et de récupérer le matériel emporté« .

Chahana TAKIOU

28 août 2007.