Jeamille Bittar, qui a construit sa nouvelle gare routière près du cimetière de Sogoniko dans un désaccord total avec les populations du quartier, est encore opposé aux jeunes de Niamana qu’il a privés d’un espace réservé au foyer des jeunes. La mairie de Kalabancoro a fait arrêter les travaux pour défaut d’autorisation de construire.
La spéculation foncière a de beaux jours devant elle au Mali tant des personnes insoupçonnées en font leur sport favori.
Jeamille Bittar, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), président du Conseil économique, social et culturel et fraîchement élu 1er vice-président du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), qui se réclame du président ATT, se croit en territoire conquis. Comme un éléphant dans une boutique de porcelaine, il s’accroche à des postes électifs en usant du trafic d’influence comme c’est le cas à la CCIM, spolie des parcelles comme bon lui semble. Tout lui est permis et tout lui réussit.
A Niamana, dans la Commune rurale de Kalabancoro, à quelques encablures des logements sociaux de Tabacoro, Jeamille Bittar a chipé une parcelle d’environ 1 hectare, réservée au foyer des jeunes du quartier. Les jeunes de Niamana ont été surpris depuis quelques jours de voir une cohorte d’ouvriers et de maçons en train de creuser des fondations sur l’espace. Des informations recueillies sur place les ont appris que les travailleurs sont au compte du président de la CCIM.
Les jeunes de Niamana, qui tiennent à leur foyer des jeunes comme à la prunelle de leurs yeux, ont alors informé la mairie de Kalabancoro qu’ils avaient de prime abord accusée d’avoir vendu leur espace. La mairie, à son tour, était surprise d’apprendre qu’une tierce est en train de construire la parcelle en question.
L’étonnement de la mairie de Kalanbancoro était d’autant plus grand que la parcelle, réservée au foyer des jeunes, n’a pas changé de vocation. En plus, son changement de vocation et sa ré-attribution devaient faire l’objet de délibération du conseil municipal.
Le mardi 21 décembre, dans la journée, une équipe de la mairie de Kalabancoro a fait irruption sur le chantier pour constater les faits et voir de quel document l’usurpateur se prévaut. Ceux qui étaient sur place n’ont pas été à mesure de produire une simple autorisation de construire. Ils ont été sommés d’arrêter les travaux et leurs matériels de travail ont été saisis.
La construction de sa gare routière dans le lit du marigot jouxtant le cimetière de Sogoniko en Commune IV est le plus grand litige qui l’oppose aux jeunes de ce quartier. Pendant trois hivernages, les populations de Sogoniko ont eu maille à partir avec Bittar dont les travaux ont coupé le passage des eaux du marigot provoquant des inondations dans le cimetière.
Chaque fois qu’il pleut, des tombes s’effondrent ainsi que des maisons environnantes. Sans respect pour le repos des morts, le tout puissant président du CESC et 2e personnalité du PDES qui prétend diriger ce pays poursuit ses travaux de la gare routière qui sont en finition.
Abdrahamane Dicko
23 Décembre 2010.