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Les Aigles débutent mal la compétition, ils le terminent à terre. Leur parcours lors des éliminatoires combinées Can/Coupe du monde-2006 fait aujourd’hui planer le doute sur l’avenir immédiat du football malien.

Leur élimination peu glorieuse est même perçue comme la preuve d’un manque de civisme de la part d’enfants gâtés de la République par le public sportif.

La pilule est d’autant plus dure à avaler que les Aigles, 4es à la dernière Can tunisienne, figureraient parmi les favoris. Et puis patatras : ils sont éliminés dès la 6e journée d’une compétition qui en comptait dix.

Auparavant, après trois journées, soldées par deux défaites et un nul, l’ex-coach de la Jeanne d’Arc de Dakar, Alain Moizan, est limogé et remplacé par l’ancien gardien de but des Aigles et du Stade des années 70. Les Aigles terminent à genoux la phase-aller et consomment deux techniciens.

Le retour s’annonçait sous de bons auspices avec un nouvel équipementier et un nouvel entraîneur. L’arrivée de Malamine Koné, propriétaire d’Airness, et du Français Pierre Lechantre au chevet de notre football était considérée à l’époque comme un nouveau départ. Mais, quelques jours après les signatures de contrats Adebayor Sheyi et sa bande d’Eperviers du Togo brisent le rêve.

Décision, rigueur et discipline

Une partie du public, très mécontent de la prestation, saccage des biens publics et privés. Les footballeurs se retirent sur la pointe des pieds.

Le compte à rebours commence pour le bureau de la Fédération malienne de football, soupçonné d’avoir détourné l’argent reversé au Mali par la Caf après Tunis-2004.

Finalement, un nouveau bureau fédéral, dirigé par Salif Kéita dit Domingo, 1er Ballon d’or africain, voit le jour. Entre-temps, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Dr. Moussa Balla Diakité, est remanié.

Malgré leurs attentes déçues, les regards des Maliens sont tournés vers l’avenir. A commencer par les éliminatoires de la Can-2008, dont la phase finale se jouera en principe au Ghana.

Nous ignorons pour l’heure, le sort qui sera réservé à l’actuel entraîneur Pierre Lechantre dont le contrat a pris fin au lendemain du match de Dakar. Mais pour espérer être de l’aventure ghanéenne, c’est maintenant ou jamais que les autorités doivent jouer leur partition.

Pour l’effectif, il est nécessaire de revoir la copie et jouer la carte de la discipline. C’est en tout cas le souhait de Souleymane Diabaté, président du Comité central des supporters des Aigles, pour qui « nous soutenons Djilla et ses coéquipiers sinon ils savent qu’ils n’ont pas atteint leurs objectifs… »

Boubacar Diakité Sarr

13 octobre 2005.