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Le week-end dernier a été noir pour les clubs maliens engagés dans les compétitions africaines. Le Stade malien et le Djoliba AC ont été éliminés respectivement de la Coupe de la Confédération et de la Ligue africaine des champions.

Mais, à la différence des Blancs de Sotuba, les Rouges ont une dernière chance de se maintenir sur la scène africaine. Ils seront en effet reversés dans la Coupe Caf pour un dernier tour de cadrage avant la phase de poule de cette compétition.

Le Tout Puissant Mazembé de Lubumbashi (RDC) défendra sa couronne de champion d’Afrique en phase de poules. Les Congolais ont disposé du Djoliba (3-0) en 8e de finale retour. Ils s’étaient déjà imposés à l’aller à Bamako par 1-0.

Quant aux Rouges de Bamako, ils seront reversés en Coupe de la Confédération pour un tour de cadrage. Une dernière chance de se maintenir sur la scène africaine. Même si cela était loin d’être l’ambition du club en début de saison, c’est une occasion à ne pas rater. Mais, on se rappelle aussi que c’est une opportunité que les Djolibistes n’avaient pas pu saisir la saison écoulée pour des raisons connues de tous.
Le Stade malien a été éliminé par le Fath Union Sport (Fus).

Une élimination que les observateurs qualifient « de la plus grande sensation de ces 8e de finale » ! En effet, le Stade n’a même pas été capable de se qualifier pour la phase de poule d’une compétition dont il détient le trophée. Battu 2-0 au match aller à Rabat (Maroc), les Blancs n’ont pas pu refaire leur retard devant un public massivement mobilisé et optimiste.

On se disait que le Stade est habitué à renverser en sa faveur les situations les plus compromises. Qualifié aux tirs au but au tour précédent devant le Séwé Sport de San Pedro (Côte d’Ivoire), cette fois les tenants du titre n’ont pas réussi à renverser la tendance. Ce 8 mai 2010, Djibril Dramé et ses protégés n’ont pu concéder qu’un insuffisant 0-0 au Fus. Ils quittent donc la tête basse une compétition qu’ils avaient dominé la saison dernière.

Il est évident que les supporters des deux clubs vont beaucoup supputer sur cette élimination. On évoquera le manque de chance, les erreurs d’arbitrage… Mais, la vraie raison, c’est le manque d’ambition des responsables des clubs concernés. Des dirigeants qui ont préféré mettre toutes leurs forces dans un conflit avec la Fédération qu’à réellement préparer les joutes africaines.

Clubs sacrifiés pour des miettes

A causes des miettes que leur accordait un sponsor de la place, ils sont allés jusqu’à boycotter le championnat, même si les Rouges sont revenus à la raison pour disputer la fameuse 14e journée. Comment des clubs engagés dans des compétitions africaines aux frais de l’État, donc du contribuable, peuvent-ils se permettre de boycotter la compétition nationale phare entre deux matchs importants de coupes africaines ? Cela frise l’irresponsabilité des dirigeants qui ne mesurent pas réellement les conséquences sportives d’une telle décision.

En dehors de cette situation, le Stade a creusé sa propre tombe. Depuis le sacre de décembre 2009, ses dirigeants n’ont posé aucun acte dans le sens de la consolidation de ce précieux acquis. Ils ont laissé les meilleurs acteurs du sacre continental partir sans rien tenter pour les retenir. Il fallait les laisser partir « réaliser leur bonheur » entendait-on ici et là pour se donner bonne conscience. Et pourtant, avec les retombées de la Coupe Caf, le staff managérial de Sotuba devait être en mesure de leur faire des propositions concrètes.

Ne serai-ce qu’au moins une saison supplémentaire afin de donner le temps à leurs cadets d’avoir de vraies expériences africaines. Le match de Lubumbashi (RDC) contre le Tout Puissant Mazembé, en finale de la Super Coupe d’Afrique, était l’alerte que les dirigeants du Stade ont minimisée. Et pourtant, cette rencontre était révélatrice d’un fait inquiétant : « la réserve du Stade a du talent, mais inexpérimentée pour conserver un trophée sur la scène africaine ».

Les caisses du club étaient à flot avec plus de 300 millions de F CFA gagnés lors du sacre en Coupe Caf, sans compter les frais de transfert des vedettes alors convoitées un peu partout en Afrique voire en France.

Des éliminations prévisibles

Si les moyens étaient incontestablement réunis, les ambitions étaient autres. En économisant aux dépends de judicieux recrutements, qu’espéraient le président et son staff pour leur formation ? Peut-on bâtir un grand club avec de tels dirigeants ? Ce qui est sûr, c’est que l’élimination du Stade malien de Bamako à ce niveau de la compétition était prévisible.

Ses dirigeants n’ont initié aucune politique efficace et ambitieuse pour se maintenir dans le gotha des meilleurs clubs africains. Le retour à la case départ est à craindre parce que tout porte déjà à croire que le club n’a tiré aucun enseignement utile de sa campagne heureuse de 2009. Pis, les acquis et les atouts qui en ont résulté ont été visiblement dilapidés.

Pour ce qui est du Djoliba AC, il a sans doute fait les frais de l’instabilité qui règne en son sein depuis quelques années. Un conflit d’intérêts égoïstes qui empêche ce club d’atteindre ses objectifs et de s’imposer comme un grand club africain. Et tant que cette instabilité durera, on ne pourra pas miser sur cette formation sur la scène continentale où l’union sacrée autour d’un club est un précieux atout.

Le Stade malien en a donné la preuve la saison écoulée. Cette famille des Rouges saura-t-elle définitivement enterrée la hache de guerre et se réconcilier autour des vrais intérêts du club ?

C’est en tout cas la condition sine qua non pour que le DAC puisse saisir l’opportunité qui lui est une fois de plus offerte de jouer une première phase de poule d’une compétition africaine depuis l’instauration de cette formule par la Confédération africaine de football.

Alphaly

11 Mai 2010.